Cinéma : la Palestine à La Rochelle

L’excellent festival de cinéma programme des films palestiniens en écho au massacre des Gazaoui·es.

Christophe Kantcheff  • 24 juin 2025 abonné·es
Cinéma : la Palestine à La Rochelle
Une orange de Jaffa, de Mohammed Almughanni.
© Synecdoche

Festival La Rochelle Cinéma (Fema), du 27 juin au 5 juillet,

« Alors que nous assistons impuissants à l’un des épisodes les plus violents de son histoire et afin de ne pas détourner nos regards de la tragédie qui continue de se dérouler à Gaza, il nous a semblé nécessaire de donner la parole à des cinéastes palestiniens à travers leurs films tournés ces cinq dernières années. » Ces mots sont dus aux responsables du Festival La Rochelle Cinéma (Fema), Sophie Mirouze et Arnaud Dumatin, dont la 53édition consacre en effet une programmation à la Palestine (en collaboration avec Politis). Une initiative qui a un sens particulier au sein d’un festival exigeant, à forte teneur cinéphilique.

En effet, c’est, cette année, aux côtés de programmations vouées à Claude Chabrol, Edward Yang, Barbara Stanwyck, Pedro Almodóvar ou Christian Petzold, que l’on pourra découvrir un ensemble de films réunis sous la bannière « Du côté de la Palestine ». Autrement dit, si, comme il est écrit plus haut, le Fema répond à une forme d’urgente exigence historique due au génocide en cours, les films sélectionnés sont aussi montrés pour leurs qualités artistiques. Ce qui, au reste, devrait être toujours le cas. C’est en effet la meilleure manière de considérer ces cinéastes à égalité avec leurs consœurs et confrères d’autres nationalités.

Au programme, sept longs et deux courts métrages, dont Une orange de Jaffa de Mohammed Almughanni, qui réussit à concentrer, dans l’habitacle d’un taxi où se trouvent un jeune passager et le vieux chauffeur, des questions fondamentales, telles l’éparpillement géographique de la population palestinienne, l’humiliation au quotidien subie aux check-points, ou l’appropriation physique et culturelle de la Palestine (l’orange de Jaffa en étant le symbole) par les Israéliens.

Le second court métrage, Upshot, de Maha Haj, accompagnera le long métrage de la réalisatrice, Fièvre méditerranéenne. D’autres fictions seront présentées, comme 200 mètres, d’Ameen Nayfeh, et, en avant-première, Chroniques d’Haïfa, de Scandar Copti, qui sera présent à La Rochelle.

Sur le même sujet : « From Ground Zero », du cinéma dans les décombres

Une part belle est faite aux documentaires. Avec l’oscarisé No Other Land, de Basel Adra, Hamdan Ballal, Rachel Szor et Yuval Abraham ; Bye Bye Tibériade, de Lina Soualem, Little Palestine, journal d’un siège, d’Abdallah Al-Khatib, sur le blocus infernal imposé par Al-Assad au camp de ­Yarmouk ; et enfin les vingt-deux courts métrages qui composent From Ground Zero, projet lancé par Rachid Masharawi, tous tournés à Gaza après le 7-Octobre. Un défi relevé, qui confirme la capacité de résistance de ce peuple.

Recevez Politis chez vous chaque semaine !
Abonnez-vous
Cinéma
Temps de lecture : 2 minutes