« Porcelain », ivresse sonique

Pourvoyeur d’un rock virulent, gorgé d’électricité, le duo Pamplemousse vient de publier un nouvel album à l’éclat fulgurant.

Jérôme Provençal  • 14 novembre 2025 abonné·es
« Porcelain », ivresse sonique
Ce très vigoureux nouvel opus, riche de neuf morceaux, exsude le jus de Pamplemousse le plus corsé.
© Vincent Dietsch

Porcelain / Pamplemousse / A Tant Rêver Du Roi / En concert le 13 novembre à Paris (Le Cirque électrique), le 18 novembre à Lyon (Le Transbordeur).

 

Fruit de l’union – à la ville comme à la scène – entre Sarah Lenormand et Nicolas Magi, Pamplemousse a germé à La Réunion, île natale de la première et terre adoptive du second. Mené en parallèle de leurs métiers, le groupe s’est lancé en 2016, elle à la basse, lui à la guitare et au chant, un troisième larron à la batterie. Deux albums ont été réalisés en trio, avec deux batteurs différents : Pamplemousse (2017) et High Strung (2019).

De rafales électriques en saccades rythmiques, les deux déversent sans répit une musique survoltée, parcourue d’une énergie fiévreuse, d’où surgit un chant (en anglais) ulcéré proche du cri : un genre de blues explosé, à la redoutable puissance de déflagration. À la suite du départ d’un éphémère troisième batteur, après la tournée qui a suivi High Strung, Pamplemousse est devenu un duo en 2021. Sarah Lenormand a abandonné la basse pour se poster à la batterie, avec laquelle elle a vite fait ses preuves, développant un jeu minimaliste à la force de frappe saisissante.

La pochette de « Porcelain ».

De son côté, Nicolas Magi a mis au point un savant protocole technique qui lui permet d’utiliser sa guitare comme une basse. Après un an de répétitions intensives, le binôme a enfanté le magistral Think of It (2023), troisième album un peu plus contrasté que les deux premiers et encore plus renversant, superbe joyau de rock atrabilaire. En 2024, un nouveau chapitre s’est ouvert dans la vie du groupe, Sarah Lenormand et Nicolas Magi ayant quitté La Réunion pour venir s’installer en Lorraine, près de Metz.

Analogique

Fraîchement paru, leur quatrième album, Porcelain, a été enregistré en analogique au studio Black Box à Angers, avec Peter Deimel – comparse crucial, déjà aux manettes sur les deux précédents. « Peter est très calme, compréhensif, et il a une maîtrise technique parfaite, commente Nicolas Magi. Il fait partie de la famille et le Black Box est notre deuxième maison. »

Du court et trépidant « More Beautiful Than Madonna » au long et tortueux « Brick Head » en passant par les furibards « The Big Speakers », « Bad Penny » et « Every Story Has An End », ce très vigoureux nouvel opus, riche de neuf morceaux, exsude le jus de Pamplemousse le plus corsé. Ivresse garantie.

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Musique
Temps de lecture : 2 minutes