Une proposition de loi vise à interdire le casque intégral pour raison de sécurité

Claude-Marie Vadrot  • 5 mai 2010
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La proposition de loi N° 234-10 déposée mardi dernier par un parlementaire des Alpes Maritimes qui a l’habitude de crier au loup, vient fort opportunément régler une situation qui devenait insupportable. Il y a une trentaine d’années, les deux roues motorisés étant relativement rares dans les rues des villes, ces scooter et motos étaient considérés comme des Ovni sur les routes de province. Le scandale que compte régler cette proposition de loi n’était par perceptible ; et surtout personne ne songeait que cela pouvait représenter une difficulté. Un obstacle insupportable pour les citoyens et surtout les forces de l’ordre soucieuses d’assurer la sécurité publique, y compris à la sortie des écoles.

Mais maintenant que ces deux roues motorisés hantent les rues et les routes par centaines de milliers, le problème marginal est devenu une authentique question de société qu’il convenait de régler avec un texte de loi qui bénéficiera de la procédure d’urgence.

Donc, un député attentif aux angoisses de nos concitoyens, a pris le taureau par les cornes : sa proposition stipule simplement qu’à partir du 1er septembre 2010, l’usage du casque intégral sera interdit. Au motif qu’il dissimule totalement le visage. De plus, comme le soulignent les responsables de l’Automobile Club de France, il évident qu’il gêne considérablement la vision latérale, ce qui explique que les automobilistes les voient très mal comme le montre l’augmentation du nombre des accidents de deux roues en ville.

D’autre part, il s’agit là d’une question de sécurité publique: en effet, comme le souligne le parlementaire, depuis quelques années le nombre d’attentats terroristes et surtout d’attaques de banques commis depuis une moto sont en augmentation constante. Comme pour les vols à l’arrachée qu’ils facilitent. De plus on aperçoit de plus en plus de porteurs de casque intégral à la sortie des écoles, ce qui interdit de reconnaître avec certitude des parents venant chercher leurs enfants : tous les casques se ressemblent. Donc, le port de ce type de casque gène considérablement l’identification des coupables se plaint la police qui explique craindre que le port du casque intégral se généralise, devenant ainsi une sorte de religion de la dissimulation aux yeux des citoyens qui ne font pas partie de la confrérie des deux roues. Un risque de communautarisme routier est perceptible.

Et enfin, en ville, le port du casque intégral est un véritable et insupportable pied de nez aux caméras de vidéo surveillance. D’où l’appui du ministre de l’Intérieur à l’heureuse initiative du parlementaire.

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