2012: La Gauche unitaire fait connaître sa « préférence » pour Mélenchon

Michel Soudais  • 6 février 2011
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Illustration - 2012: La Gauche unitaire fait connaître sa « préférence » pour Mélenchon

Christian Picquet, porte-parole de la Gauche unitaire, a déclaré dimanche que, pour son parti, Jean-Luc Mélenchon pouvait «être le candidat du Front de gauche» . En clôture du congrès que sa formation tenait, ce week-end à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), M. Picquet a indiqué que la Gauche unitaire, la plus petite des trois formations du Front de gauche, formulerait son «choix définitif» sur l’ensemble du dispositif électoral du Front de gauche, «à l’occasion d’une conférence nationale au début du printemps» .
«Mais il est d’ores et déjà possible d’enregistrer la tendance qui se dégage et d’indiquer une préférence» , a-t-il ajouté en citant le nom du co-président du Parti de gauche, présent à ses côtés sur la tribune avec Marie-George Buffet, ancienne numéro un du PCF.


«Jean-Luc dont la candidature a été mise à la disposition du Front de gauche, peut être notre candidat , a déclaré Christian Picquet. Il peut être le candidat du Front de gauche dans une campagne où chacun prendra toute sa place et pourra apporter sa contribution visible à l’entreprise commune, notamment à travers un collectif de porte-parole qui donnera à voir la pluralité et l’originalité de ce que nous avons entrepris pour que la gauche se hisse à la hauteur d’un rendez-vous littéralement historique.»

Membre du Front de gauche depuis sa création en mars 2009 , la Gauche unitaire, constituée à l’origine par des membres du courant minoritaire de l’ancienne LCR en désaccord avec l’orientation du NPA, avait déjà fait savoir qu’elle ne proposerait pas «de candidature à la candidature afin de ne pas délivrer un message qui (…) serait totalement contre-productif» . Mais, elle n’avait jamais indiqué publiquement vers où se portait sa préférence entre le député communiste André Chassaigne et l’ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui tous deux se sont porté candidat pour le Front de gauche.

Deux critères

Au cours de son discours, Christian Picquet , conseiller régional de Midi-Pyrénées, avait insisté sur les «deux critères» que doit remplir la candidature que les trois formations du Front de gauche (PCF, PG, GU) doivent «présenter en commun» [^2]:
«Premier critère : que cette candidature soit la mieux à même de porter avec force notre voix à tous et nos propositions sur le théâtre électoral.»
«Deuxième critère : que cette candidature puisse incarner avec le plus de volonté possible le caractère collectif de notre rassemblement.»

Illustration - 2012: La Gauche unitaire fait connaître sa « préférence » pour Mélenchon

Pour la Gauche unitaire et toutes les forces *«qui en appellent à une VIe République démocratique et sociale mettant fin au présidentialisme et à la personnalisation délétère de la vie publique»* , a aussi insisté Christian Picquet, «2012 ne peut être uniquement l’élection présidentielle» . «2012 , a-t-il précisé en se félicitant que Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon l’aient dit avant lui, c’est en premier lieu un programme qu’il conviendra de mettre dans le débat public et de porter en direction du peuple et du reste de la gauche. 2012, c’est ensuite la mise en lisibilité de la nature pluraliste qui est la raison même exister de notre Front de gauche. Et c’est enfin, 2012, le caractère indissociablement mêlé de la présidentielle et des législatives.»
La Gauche unitaire a, de la campagne du Front de gauche en 2012, une conception très voisine de celle exposée par le conseil national du PCF dans son Adresse aux communistes du 7 janvier: «Notre présence en 2012 ne se résumera pas à une unique figure s’insérant dans la course à l’Elysée , a complété Christian Picquet. Notre présence suppose que nous sachions faire preuve d’originalité grâce à une campagne portée par des centaines et des centaines de candidats qui aborderons ensemble les deux échéances inévitablement mêlées, la présidentielle et les législatives.»

Marie-George Buffet , pressée par quelques confrères de leur confier elle aussi sa préférence, a répondu avec humour dans son discours: « Aux journalistes qui me demandent si je ne crains pas que Jean-Luc Mélenchon fasse une OPA sur le PCF, je réponds que ce pourrait bien être l’inverse. Que sans préjuger du vote des communistes, on peut aussi imaginer qu’en juin ce soit le PCF qui fasse une OPA sur Jean-Luc Mélenchon ! » Un moyen comme un autre de dédramatiser la candidature du co-président du PG auprès des communistes inquiets d’une telle perspective. Tout en s’en tenant strictement au calendrier de son parti qui prévoit de se prononcer lors d’une conférence nationale convoquée les 4 et 5 juin.

[^2]: «C’est une obligation de présenter une candidature en commun à l’élection présidentielle , a-t-il insisté, sinon nous prendrions la responsabilité historique de détruire l’espoir que nous avons commencé à faire naître.»

Temps de lecture : 4 minutes
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