DSK, sexe à l’hôtel, non lieu et naïveté…

Claude-Marie Vadrot  • 24 août 2011
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Tout d’abord, la même précaution qu’il y a trois mois lorsque sur ce blog, j’ai pris non pas la défense de DSK, mais celle d’une décision judiciaire à venir : monsieur Dominique Strauss-Kahn n’est pas de mon monde. Social, ou politique ou idéologique. Jamais je ne voterais ou n’aurais voté pour lui. Pas plus que je ne voterais pour un candidat ou une candidate qu’il soutiendrait.

Il y a trois mois, le dimanche matin, quelques heures après le début du déchaînement médiatique, j’avais donc expliqué qu’il revenait à la justice de se prononcer et que jusqu’à cet instant, lointain ou proche, n’existaient qu’un présumé innocent et une présumée victime. C’est fait et toutes les pinailleries sur la signification d’un non-lieu, aux Etats- Unis ou en France ne changeront rien à l’affaire : la justice dit qu’il n’y a pas lieu de poursuivre et si le procureur américain avait eu la moindre chance de faire condamner DSK, il l’aurait saisi pour assurer sa renommée et sa prochaine réélection. N’en déplaise aux populistes de tous bords, on n’est pas forcément coupable lorsque l’on est puissant et/ou riche. Même, autre évidence, si, surtout dans le système américain (mais pas seulement) la pauvreté n’est pas la meilleure des défenses…

Au moment où je suivais à la radio les détails des évènements se déroulant à New-York, le téléphone a sonné dans la chambre que j’occupe depuis quelques jours, pour les besoins d’un reportage, à Minsk, la capitale de la Biélorussie : « allo, Mr Vadrot ? Do you want sex ? » . Eh oui, il faut être naïf comme peuvent l’être certains des lecteurs de Politis, ceux qui m’ont engueulé il y a trois mois, pour ignorer que cela se passe ainsi dans la plupart des hôtels, à partir d’un certain niveau, niveau évidemment lié à la richesse ou à la force de la devise du pays visité. Donc dans ces hôtels de Minsk, de New-York, de Moscou, de Paris, d’Abidjan, de Berlin, etc. la prostitution (version soft, les couloirs d’un hôtel sont moins dangereux que la rue…) existe bel et bien et je dirais même qu’elle se développe avec la complicité (souvent rémunérée) des responsables d’hôtels ou des responsables des service de sécurité de ces hôtels. Je ne prétends pas que la présumée victime soit une prostituée et que DSK en ait profité puisque je n’étais pas dans la chambre. Je sais simplement que le système fonctionnant dans ces hôtels est parfaitement au point et que les prostituées et le personnel savent toujours parfaitement qui est qui : il n’y a pas d’inconnu dans un hôtel ! Que la prostitution vienne du personnel (plus ou moins volontaire, hélas) ou qu’elle recrute à l’extérieur de l’établissement.

L’affaire DSK, puisqu’il est convenu de la nommer ainsi, rappelle au moins trois choses : d’abord que sa mise hors de cause, n’en déplaise aux couinements de quelques féministes qui n’ont rien compris n’est pas une rebuffade vis à vis des femmes, au contraire ; ensuite qu’il est très difficile de se défendre d’une accusation de viol ; et enfin qu’il est encore plus difficile de prouver le viol lorsque l’on en est la victime. D’autant plus, deux affaires récentes le rappellent, qu’il arrive de plus en plus fréquemment que des condamnés pour viol soient innocentés par leurs « victimes » après quelques années de prison. Ce qui ne facilite ni la tache de la police ni les efforts des victimes pour faire reconnaître puis juger le crime dont elles ont été l’objet.

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