Du « Hollande bashing » … (2)

… et de ses raisons (les miennes).

Bernard Langlois  • 9 septembre 2013
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Dès les premières semaines, on comprit que quelque chose ne tournait pas rond.

Le nouveau Président nous la jouait bonhomme : « Je suis un Français comme vous, faut pas croire. Je vais le matin au bureau et rentre chez moi le soir, et c’est pas parce que le bureau s’appelle Elysée que je vais me la péter ! Quand j’aurai à faire au-dehors, finis ces déplacements dispendieux — avion, hélico, rues bloquées, cortège de motards, tout ça : l’apparat du pouvoir, qui ne sied point en ces temps difficiles. Comme tout le monde, nous prendrons le train ; et sans oublier de composter, hein ! »

Sympathiques mômeries qui durèrent le temps d’un froncement de sourcils des services de sécurité et qu’on s’avise que faire simple était tous comptes faits plus compliqué qu’on avait cru et au moins aussi cher. On revint en douceur à la norme, premier renoncement symbolique qui en annonçait d’autres : rien de bien grave au demeurant.

Plus ennuyeuse fut l’affaire du  » tweet  » de la concubine, que bien des Français, au vu de ses comportements publics, avaient jugée d’emblée prétentieuse et envahissante ; et qui se révélait en outre, par ce message électronique de soutien au rival de sa … rivale (oui, la situation était un peu compliquée), à la fois mesquine, jalouse et d’une maladresse insigne.

Le Président était furieux, sa famille en pétard et toute la France esbaudie de voir s’étaler ainsi des querelles intestines qui auraient dû rester privées.

Mais là non plus, rien d’irréparable pourvu qu’on gouvernât bien. Or il apparut vite qu’on gouvernait mal : dans un pays rongé par le chômage, inquiet pour son avenir et de plus en plus réceptif au discours d’une extrême droite en cours de rénovation (et pourquoi on n’essayerait pas la Marine, hein ?), c’est l’indolence qui semblait camper au sommet de l’Etat.

Pire : l’absence. Tels les Bidochon, François et Valérie partirent en vacances, le pouvoir parut en vacance. Première chute de popularité pour un Président fraîchement élu, dès lors engagé sur un toboggan sans fin.

Illustration - Du « Hollande bashing » … (2)


Il y avait bien un Premier ministre, mais il avait le charisme d’une huître ; et le gouvernement était d’emblée en proie à des rivalités, notamment dans cette pétaudière de Bercy, où était censé se jouer le « redressement productif » d’une économie française en capilotade : des deux principaux co-locataires, l’un la jouait doucereux, était perçu faux-cul ; l’autre ne ménageait pas sa peine, s’ébouriffait les plumes et jetait au ciel plus de cocoricos qu’il n’en fallait pour réveiller le pays. Mais ses efforts s’étouffaient l’un après l’autre dans la dure réalité des annonces incessantes et successives de nouveaux “plans sociaux” (ce qui, en novlangue, signifie licenciements).

Il y en avait bien un troisième, qui semblait brillant, compétent et promis à un bel avenir. On l’avait mis au budget, poste clé. On ne savait pas encore dans quelle mélasse le sien propre (de budget) allait foutre sa carrière en l’air et précipiter la chute de l’empire hollandais … (A suivre) .

Et des commentaires signés, hein !
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