Et pourquoi pas ?

Les débats qui se poursuivent en France autour de la prostitution faisant apparaître le machisme graveleux des uns, le social-puritanisme des autres devraient conduire à une pénalisation des clients qui ne fera que renforcer la clandestinité de l’activité et donc la dépendance des femmes et des hommes qui la pratiquent vis-à-vis des « protecteurs » de cette clandestinité. En fait cette proposition devrait renforcer le proxénétisme que l’on combat sans efficacité jusqu’à présent alors que les trafics d’être vivants (des traversées de la Méditerranée aux trottoirs des villes) sont la première source de revenus des réseaux criminels.
La proposition espagnole suppose des femmes, indépendantes a priori, considérant leur travail, désireuse de payer comme tout un chacun leurs impôts, de bénéficier de droits sociaux, et surtout à la recherche d’une protection collective, au grand jour et apaisée.

Nous l’avons plusieurs fois évoqué au-delà de la dimension économique, la coopération est un modèle social, fondé sur l’égalité et la démocratie. C’est un modèle excluant la violence comme le dit Patrick Viverêt quand il oppose le « coopérateur ludique » au « guerrier puritain » catégorie dans laquelle on peut ranger à la fois les abolitionniste forcenés et les proxénètes.
_  » La coopérative « est un moyen de donner aux femmes de l’indépendance par rapport aux réseaux de proxénètes, pour les femmes qui choisissent d’exercer cette profession », souligne Gloria Poyatos, ancienne avocate devenue juge, qui a conseillé les prostituées d’Ibiza. »

Alors à bien y regarder l’initiative d’Ibiza, si elle n’est pas un leurre de l’ancien système, pourrait être une réponse intéressante à une question humaine et sociale persistante.

http://www.lindependant.fr/2014/01/17/une-cooperative-de-prostituees-a-ibiza,1836212.php