Municipales : après la branlée (2) …

… et avant confirmation !

Bernard Langlois  • 30 mars 2014
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Dans moins de quatre heures (et sans doute avant sur internet), nous saurons donc si les électeurs ont confirmé ou pas la fessée du premier tour. Tout porte à croire que ce sera le cas [^2].

Quand je dis « les électeurs », j’inclus les réfractaires : votes blancs ou nuls et abstentionnistes— bref, tous ceux qui refusent de se prêter à ce qu’ils considèrent comme une mascarade, soit de façon générale et pérenne, soit de façon circonstancielle.

Sans exclure de basculer un jour dans la première, je m’inscris personnellement dans la deuxième catégorie : abstentionniste de deuxième tour, après un vote à gauche au premier, d’une gauche qui inclut le paradigme écologiste

Illustration - Municipales : après la branlée (2) …

(de ce point de vue, le PG de Mélenchon et Billard, malgré encore bien des ambiguïtés, est ce qui me va le mieux, ou le moins mal, dans l’offre politique actuelle).

Ceux qui me font l’honneur de me lire (ici, ou sur Twitter, où le débat fait rage !) savent que je ne considère plus le PS comme socialiste depuis déjà un bon bout de temps (même s’il subsiste en son sein quelques traces fossiles) ; ni même — surtout depuis les reniements assez ahurissants et quasi-instantanés des promesses de la campagne présidentielle par celui qui les a tenues, et grâce auxquelles il fut élu —, ni même de gauche.

C’est que, dans l’idée que je m’en fais, la gauche suppose une certaine morale du comportement personnel et politique, un respect des engagements pris (et au cas ou la conjoncture conduit à y renoncer sur tel ou tel point, ça peut arriver, l’obligation d’en faire l’annonce et de s’en expliquer clairement) ; outre, bien sur, la conduite d’une politique prioritairement favorable à ce qu’on appelait autrefois « la classe ouvrière » (prétendument disparue), ou « les couches laborieuses » , bref : « les travailleurs et les travailleuses » , comme disait Arlette, et comme dit aujourd’hui … Marine Le Pen [^3] .

Or le président François Hollande a porté au plus haut l’art et la manière de trahir ses promesses de campagne et, partant, les électeurs qui y ont cru [^4].

Quant à son comportement personnel dans une vie privée qui s’étale forcément au grand jour (fonction et époque obligent), ce qui nous fut donné à voir, dans son inélégance affichée, ne renforce pas l’estime qu’on peut avoir pour ce monsieur. Passons.

On peut donc bien me casser les oreilles en appelant à un « front républicain » qui n’a plus lieu d’être et auquel du reste les Français ne croient plus pour « faire barrage » à un parti réputé « menacer la République » , je me gausse, comme disait l’autre …

Je dirai pourquoi dans un troisième volet : parce que, paresseux comme vous êtes, si je fais trop long, vous allez décrocher !

(A suivre).

[^2]: L’ensemble de la confrérie, qui en est persuadée depuis le lendemain du premier tour, est du reste instantanément passée à un nouvel exercice : quid du remaniement ?…

[^3]: Sur ce dernier point, l’évolution du discours du FN et la bonne manière d’y répondre, je vous renvoie à une excellente analyse de Salmon sur Mediapart, j’y adhère tout à fait.

[^4]: Ce n’est pas mon cas, je m’en suis déjà expliqué, mon vote Hollande du second tour était sans illusion et uniquement destiné à virer Sarkozy.

Pour lire l’artice de Christian Salmon, c’est ici : http://www.mediapart.fr/journal/france/131013/marine-le-pen-le-mauvais-reve-francais?page_article=1

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