Jeux Olympiques à Paris: Anne Hidalgo les accepte. Dix bonnes raisons de dire non!

Claude-Marie Vadrot  • 12 février 2015
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La maire de Paris ayant décidé de céder à l’amicale et forte pression du gouvernement, elle a donc fait savoir qu’elle militerait pour l’accueil à Paris des Jeux Olympiques. Si elle a longtemps refusé à le faire, c’est qu’elle est parfaitement consciente, tout comme une bonne partie de son équipe, que s’il s’agirait d’une bonne affaire pour le BTP et le lobby des hôteliers et des limonadiers, cela ne peut que nuire à la vie des Franciliens et au budget de la capitale en particulier et à celui de l’Ile de France en général. Il est donc encore temps de dire non, pour au moins dix raisons.

1° Une municipalité et un gouvernement qui affirment lutter contre toutes les drogues peuvent-il raisonnablement inviter les milliers de drogués potentiels du foot, de l’athlétisme, du vélo ou de la natation (liste non limitative) à se réunir dans la capitale. Le regroupement d’autant d’adeptes de la dope donnant le mauvais exemple. A savoir, par exemple, de réussir à se droguer et à trafiquer de produits interdits sans se faire prendre…

2° Mener une politique (bienvenue) de limitation de la circulation automobile semble contradictoire avec un événement accroissant largement le nombre de voitures dans Paris et ses banlieues.

3° Il est évident que les Jeux Olympiques ne contribueront pas, en plein été, à diminuer la pollution de Paris et de l’Ile de France

4° Consacrer des milliards à un événement éphémère qui ne profitera que marginalement aux habitants représentera un gaspillage des deniers publics

5° Les prix des entrées, dont il faut rappeler qu’ils sont fixés par les autorités olympiques qui ont la maitrise totale des installations qui leurs sont offertes, sera dissuasif pour des milliers de gens.

6° Evidemment, refrain déjà entendu depuis au moins une décennie, ces jeux seront garantis « verts » et respectant les règles du « développement durable». Outre que ce dernier mot ne veut strictement rien dire, la promesse n’a jamais été respectée.

7° L’organisation est évaluée à 6 milliards de francs et chacun de s’esbaudir sur ces jeux « modestes » comme si les responsables de cette sorte de réjouissances ne savaient pas que le coût va progressivement exploser. Evidemment pour de bonnes raisons…

8° Les dépenses de construction et d’aménagement seront faites aux dépends de l’amélioration des réseaux de transport. Sauf ceux menant à Orly ou à Roissy dont l’utilité sociale est bien connue…

9° Comme dans tous les pays ayant organisé des Jeux Olympiques, le parlement adoptera une loi spéciale JO permettant de se passer des règles urbanistiques et environnementales.

10° Il existe une solution de rechange : laisser le Qatar organiser les Jeux Olympiques, les championnats du monde de foot, les championnats mondiaux de poker, le Tour de France (sauf que faudra trouver un autre sponsor que Cochonou), de patinage artistique, de rugby, de gymnastique, de ski, de handball, de basket et de pétanque (Sauf que pour le pastis, ça va être dur…) Sans oublier évidemment toutes les conférences de Sarkozy, de Blair, de Bush et de Strauss-Kahn et autres « ex » qu’il serait rentable de regrouper dans un nouveau championnat mettant en compétition les menteurs « remerciés » par leurs peuples.

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