Alexis Tsipras : une capitulation lourde de conséquences pour les gauches européennes

C’est fini. Lundi 13 juillet 2015, Alexis Tsipras, cassé, a signé sa reddition et accepté tous les diktats imposés par une coalition germano-européenne sans pitié.

Le Yéti  • 14 juillet 2015
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Alexis Tsipras : une capitulation lourde de conséquences pour les gauches européennes

Violant les résultats du référendum qu’il avait pourtant lui-même organisé, faisant fi de toutes les promesses du Tsipras I — ah, feu l’inviolable ligne rouge ! –, le Tsipras II a acté sa reddition totale par des déclarations à la Papandréou :

« Nous avons donné une énorme bataille. Le peuple grec peut continuer alors à se battre. Mais nous avons évité le pire. Finalement, la gestion des biens publics grecs ne sera pas transférée en dehors du pays. Nous léguons en Europe cette volonté de changer. Les mesures à adopter apporteront la stagnation, sauf que les fonds expressément prévus en faveur du développement feront j’espère la différence et les investisseurs reviendront. »

De bataille, il n’y eut finalement point vraiment, sinon de vaines postures bravaches et des coups de gueule sans conséquences, surtout si l’on se réfère à leur résultat final calamiteux. Alexis Tsipras n’était tout simplement pas à la hauteur de l’enjeu, trop timoré pour prendre la seule porte de sortie qui convenait, un Grexit, sans même être capable de tirer les conséquences de son échec en démissionnant comme l’aurait immanquablement fait un Charles De Gaulle.

Goût de cendres

Les leçons à tirer de ce fiasco laisse un goût de cendres en travers de la gorge :

1. Des conséquences désastreuses pour les gauches européennes . Gageons que ceux de Podemos, notamment, doivent sacrément marcher sur des œufs. Et ce n’est pas l’intervention de Jean-Luc Mélenchon dimanche soir sur BFMTV qui risque de rassurer des électeurs décontenancés. Maniant la langue de bois la plus éculée (« aujourd’hui, il faut faire preuve du sens de l’État, du sens de la Nation et du sens de l’intérêt européen »), scandant des déclarations d’intention parfaitement creuses (« il faut que les Allemands cessent leur comédie »), le leader du Parti de gauche finit par prêcher l’absence totale d’alternative à l’omnipotence de l’euro, pourtant arme fatale de la BCE contre les peuples :

« Le Grexit est absurde. Si on sort la Grèce de la zone euro, sa dette sera toujours libellée en euros et sera multipliée par 6 ou 7[^2]. »

2. Un chemin dès lors ouvert à toutes les forces eurosceptiques de droite et d’extrême-droite , seules en lice désormais pour encore pouvoir prétendre contester l’hégémonie allemande sur l’Europe.