L'ABBÉ
Nous nous sommes rendus au festival «C'est pas du luxe» en septembre dernier. Nous y avons rencontré pas mal de précarisés. Certains connaissaient bien notre blog. L'un d'eux arrivant de Toulouse m'a donné ce poème, en me proposant de le publier.
1954!
Hiver terrible,
Année magnifique!
L'année d'un appel.
L'année d'un cri!
Celle d'une rencontre
Merveilleuse,
D'un abbé,
D'un homme:
Pierre!
Un homme simple,
Admirable,
Qui a su aider l'Homme
(rare en ce temps)
Memorable?
Sûrement!
Peut-être?
fallut-il une raison
Pour bouger?
Pour agir?
La mort!
Injuste!
Inique!
Immoral!
Impardonnable!
Un décès!...
Il suffisait de vouloir:
Il voulut!
IL osa!
Il osa partager!
Osa rire aussi.
parti de rien,
Arrivé loin.
Preuve que la joie de Dieu
C'est un geste
De chacun
Pour tous!
De très peu faire beaucoup.
Que c'est beau,
La passion!
La passion
c'est du souffle divin.
Ça respire!
Ça inspire!
La passion
C'est la vie en poème, ça colore le blême,
Ça défigure le pire:
Ça fait d'un mal
Un bien!
Ça motive l'action
La passion!
La passion:
C'est aimer!
Tête vissée au béret,
Canne au sol
Cape au vent,
«Clergyman»
sut aimer.
Par sa foi en l'homme
(héroïque, la foi)
il fit des miséreux joyeux.
Le temps d'une vie:
Sa vie!
Temps très court
Dans l'histoire:
Temps chetif!
Mais cet instant
D'espoir:
Fugitif?
Brûle
Du plus Grand des feux,...
La mémoire.
En mémoire de
Feu
L'homme,
De l'abbé...
Pierre!
Photo: MEHDI FEDOUACH / AFP