Plaidoyer pour une candidature de Nicolas Hulot

Face à la déconfiture et aux controverses une seule solution peut sauver les Verts et relancer leurs idées: Nicolas Hulot

Claude-Marie Vadrot  • 24 mars 2016
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Plaidoyer pour une candidature de Nicolas Hulot
Photo : ERIC FEFERBERG / AFP

Pas besoin d’être un observateur attentif de la vie agitée et lamentable des écologistes dits politiques qui ont cru bon, un jour, de se débarrasser de ce nom de « Vert » qui faisait image, mauvaise ou surtout bonne, depuis des lustres aux yeux des citoyens, pour constater que le flot de ceux qui s’éloignent de ce parti grossit tous les jours et que si la tendance se poursuit EELV n’aura plus besoin de locaux spacieux pour tenir ses congrès et sa journée d’été. L’étalage des désaccords, des alliances électorales à géométrie variable, des ralliements, des doutes et des déclarations qui ont plus à voir avec le petit jeu politique qu’avec l’écologie, fait tristement son œuvre de découragement auprès des militants. Comme si, dans le fond, l’écologie, la protection de la nature, la lutte contre les pollutions, une lutte pour une autre agriculture et l’opposition au nucléaire n’avaient plus qu’une importance très secondaire pour le parti qui se proclame depuis 1985 défenseur de notre environnement.

Cette constatation n’est pas nouvelle, évidemment, mais la situation s’aggrave. D’autant plus que la bataille de chiffonniers qui animent ses responsables pour décider de qui les représentera à la prochaine présidentielle fait rage dans les coulisses du parti.

Si, ceux qui restent « Les Vert » veulent échapper à la triste expérience de la dernière course à la magistrature suprême qui vit une mauvaise candidate aux connaissances en écologie proches du zéro absolu, les entrainer vers leur perte, il ne reste que deux solutions.

Soit admettre que les écologistes n’ont aucune vocation à occuper la présidence du pays et se concentrer sur le local et le régional comme ils l’ont fait avec beaucoup de talent et d’efficacité depuis une dizaine d’années. Ce qui les aiderait à éviter à se ridiculiser avec un résultat aussi proche du zéro que leur dernière candidate. C’est une solution qui n’est pas à écartée.

Soit se tourner vers la seule personnalité qui possède les deux qualités indispensables pour atteindre un score honorable permettant de peser sur les choix nationaux. Etre connu et apprécié de nombreux citoyens et maitriser tous les dossiers pour quels les écologistes réclament à juste titre une attention prioritaire. Pas besoin de réfléchir longtemps pour trouver que le seul candidat crédible, écarté en 2012 par l’appareil de ce parti, se nomme Nicolas Hulot. Car il offre les deux avantages évoqués.

D’abord il n’a pas besoin de se faire connaitre puisque son nom et son visage sont connus de la majorité des Français. Il a une image sympathique et n’aurait pas besoin de lunettes roses pour être reconnu par ceux qui s’intéressent à l’environnement et par beaucoup d’autres. Les lunettes vertes, il les porte depuis des lustres.

Ensuite, il offre l’avantage de maitriser la plupart des dossiers environnementaux : par son travail et grâce à la Fondation qu’il anime. Qu’il s’agisse du climat, de la sauvegarde des espèces et des espaces sauvages, de la question d’une nécessaire diversification de nos sources d’énergie, de la pollution, de son aversion proclamée pour « les grands projets inutiles », de l’agriculture, de la désertification dans de nombreux pays en voie de développement ou dits émergeants. Une « carte de visite » qui devrait permettre d’écarter une bonne fois pour toutes les commentaires fielleux qui surgissent à chaque fois que son nom est prononcé par une extrême gauche qui trimballe des casseroles autrement plus bruyantes et qui surgissent à propos d’un passé dont il n’a pas à rougir. D’autant plus qu’à la différence d’autres personnages de la politique ou de la société civile, il a su évoluer et transformer ses expériences personnelles en analyses politiques cohérentes.

Evidemment, reste à le convaincre qu’il serait un bon et efficace candidat et à espérer qu’un « communiquant », comme lors de sa compétition passée, n’aille pas chercher dans les maigres réserves de la galaxie écologique un candidat aussi peu compétent et aussi mauvais que le fut Eva Joly.

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