Michel Rocard et l’économie sociale et solidaire

Jean-Philippe Milesy  • 4 juillet 2016
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Michel Rocard et l’économie sociale et solidaire
Photo de Michel Rocard, prise en 1978. Crédit : MICHELE BANCILHON / BANCILHON / MBANCILHON.

La disparition de Michel Rocard ne peut qu’attrister tous les militants de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Même s’il n’en était pas le « père fondateur », comme il s’était hasardé à le dire, pour citer Thierry Jeantet, il avait été « le premier ministre à avoir en charge l’ESS au début des années 1980 et à l’origine de sa première reconnaissance législative ».

C’est ainsi qu’il avait jeté les bases de la première Délégation Interministérielle à l’Economie sociale, confiée à Pierre Roussel, et à l’origine d’un éphémère Secrétariat d’Etat dont le titulaire fut Jean Gatel.

Plus de trente ans avant la Loi du 31 juillet 2014, l’ESS trouvait droit de cité et une place au sein du dispositif gouvernemental.

Pour autant les grandes entités de l’ESS n’ont pas toujours saisi la chance qui leur était ainsi donnée, et malgré le CNLAMCA et les GRCMA n’ont pas mis en œuvre les coopérations nécessaires pour que l’ESS prenne alors toute sa place dans notre société.

Pendant trente ans et plus, Michel Rocard et les « rocardiens » auront joué un important rôle de réflexion et d’animation de l’ESS. On pense à François Soulage, Patrick Viveret, Hugues Sibille, Pascal Dorival et d’autres encore, tous militants de « deuxième gauche ».

Des hommages unanimes ont été rendus à l’homme politique, nous voulons ici saluer l’analyste des situations, le dénonciateur d’une financiarisation à laquelle ces mêmes laudateurs souscrivent dans les discours et/ou dans les pratiques.

Retenons le souvenir qu’en a Pierre Larrouturou

« C’est une grande tristesse et c’est pour tout le pays, je pense, une vraie perte. C’était un homme épris de justice sociale, qui depuis son plus jeune âge refusait le mensonge. Il avait eu le courage de dire que ce que faisait la France en Algérie était inhumain. Toute sa vie il a voulu agir pour la justice sociale, pour la paix.« 

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