14-05-18, Marseille-Martigues
Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.
Des lycéens étaient curieux et avaient l’air intéressés de voir notre cortège mais le car scolaire est arrivé et les a arrachés à nous. Comme je les comprends, j’avais qu’une hâte après une journée de cours c’était de rentrer chez moi. Discours de bienvenue à l’hôtel de ville puis table ronde avec des élus de Martigues et de villages voisins et quelques marcheurs. Chacun prenait la parole comme il le voulait, c’était pas forcément une réunion bien structurée. Ça me décomplexe des réunions d’assos que j’ai pu faire à Calais. Je retiens la volonté générale de faire quelque chose en faveur des migrants mais j’ai pas bien saisi s’il y avait du concret ou pas. Les trois F étaient réunis (Faim Froid Fatiguée) difficile d’écouter des discours à ce moment là : mode survie activé.
« On bombarde chez eux, c’est normal qu’ils aient envie de venir en Europe. » affirme une élue locale. Ma coéquipière bénévole a sorti tout bas : « Ben non, ils pleurent quand ils viennent en France, ils n’ont pas envie…» Ben ouais, c’est plutôt qu’ils n’ont pas le choix de venir ici. Et ça, ça a vraiment fait écho à ce qu’il s’est passé ensuite au bar Des Rallumeurs d’Etoiles. 2 sœurs syriennes de 20 ans et probablement moins ont témoigné. « Si on avait une baguette magique, qu’est ce que tu aimerais changer ou avoir ? – Retourner en Syrie. »
Il y a eu un petit moment d’hésitation ou de surprise avant un tonnerre d’applaudissements. J’ai également retenu d’elles que le plus difficile à l’arrivée en France c’est apprendre la langue et gérer les papiers administratifs en même temps. Pour ma part, je pense qu’il y a aussi toute une nouvelle culture à assimiler, les codes sociaux etc. c’est pas forcément évident non plus.
Le soir repas partagé à la paroisse de Martigues. J’ai rencontré un jeune futur prêtre de 23 ans d’origine vietnamienne. Impossible de faire autre chose que prêtre lorsque que tu te lances dans ces études. J’ai trouvé ça très beau qu’il voue sa vie à sa foi.
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