22-05-18, Montélimar/Valence

Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.

Viviane  • 25 mai 2018
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22-05-18, Montélimar/Valence
Lundi 30 avril 2018. Au départ de Vintimille, les migrants présent sur la place du départ symbolique de la marche savent que le cortège ne les emmenera pas ce jour de l'autre coté de la frontière mais tou.te.s ont compris le symbole de la démarche des marcheurs venus ce matin pour les soutenir. L'ambiance est bonne, HK est présent en entonne quelques morceaux dont les textes plaide pour la cause et partage le micro avec un migrant.
© Romain Étienne / item

L'auteure : Viviane J'ai 25 ans, je suis originaire de Bretagne, j'ai fait des études de psycho. J'ai fait six mois de bénévolat à Calais puis j'ai été intégrée dans l'organisation de la Marche des migrants. Je ne sais pas où je serai dans six mois mais mon prochain projet est un voyage humanitaire au Togo. Mon père est vidéaste. Il m'a prêté sa caméra pour que je documente ce que je vis avec les marcheurs, mais je préfère écrire... Les photographes Le Collectif item est une structure de production indépendante qui se donne le temps et les moyens nécessaires pour construire de véritables sujets, pensés comme des récits photographiques à part entière. Il rassemble aujourd’hui 12 photographes, un graphiste et une vidéaste, autour de l’impérieuse nécessité de raconter le monde, pour ne pas rester les yeux fermés. Leurs travaux peuvent être vus sur leur site ici.
Au premier arbre, les cerises étaient accessibles mais pas encore mûres donc acides. Quelques kilomètres plus loin, il y avait plusieurs arbres avec des fruits quasiment noirs et d’une taille appétissante. Problème : un mur de ronces sélectionnant les cerisophiles les plus motivés des autres. Nous étions cinq à prendre le risque de se déchirer vêtements et peaux et de ne plus retrouver le groupe qui continuait son chemin. Butin dans la main (j’avais le rôle de panier dans l’équipe), une voiture s’approche doucement. Naturellement je propose des cerises au conducteur. Il nous dit que ces cerisiers sont à lui. J’étais gênée et honteuse jusqu’à ce qu’il dise qu’il est content qu’on se serve car il est trop vieux pour le faire. Il a même proposé à une marcheuse venant du coin si elle ne voulait pas récupérer le terrain contre son service de cueillette. Ils ont échangés leurs coordonnées. Ça a encore fait une connexion de plus cette marche.

J’ai ensuite rencontré une jument blanche, deux énormes lézards, un écureuil, des petits canetons et un Suisse fou qui organise une marche entre New Delhi et Genève. J’ai aussi rencontré un panneau colère, une coulée d’eau orange et mousseuse douteuse, deux sacs d’un célèbre fast-food décorant la voie verte qu’on empruntait. Nous n’aimions pas trop l’odeur de la frite radioactive alors nous avons déposé les sacs chez une mamie du coin qui avait le même goût que nous. Des rencontres pleines de contrastes.

Cette journée sera donc la journée de la rencontre et de la cerise.

Autre chose : Il se trouve que cet introuvable CCAS de La Coucourde s’avère être dans la zone la plus nucléarisé de France avec ses 4 cheminées. En les observant, je me suis demandée si la vapeur d’eau générée ne contribuait pas à fabriquer les nuages.

© Politis
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Temps de lecture : 2 minutes
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