« Sécuriser les parcours »

Pour Laurence Laigo, secrétaire nationale à la CFDT, l’organisation du travail est la question centrale.

Thierry Brun  • 1 mars 2007 abonné·es

Dans les questions posées par la CFDT aux candidats à la présidentielle, la question du temps de travail n’apparaît pas. Pourquoi ?

Laurence Laigo : Dans notre adresse aux candidats, nous nous sommes centrés sur quatre grands thèmes à propos desquels nous n’attendons pas des recettes mais du sens, des orientations de fond. La question de la réduction du temps de travail n’y figure pas en toutes lettres parce que la position de la CFDT sur ce point est largement connue. La réduction du temps de travail fait en quelque sorte partie de notre patrimoine identitaire ! Nous avons porté cette revendication pendant vingt ans, et avons pris une part active à la mise en place des 35 heures. En tant qu’organisation syndicale, nous avons la responsabilité de faire émerger dans nos analyses les attentes des salariés. Nous avons fait le choix d’insister sur la sécurisation des parcours professionnels, le pouvoir d’achat, la cohésion sociale, le logement et l’avenir de nos systèmes de protection sociale.

Quelles leçons tirez vous de l’expérience des 35 heures ?

Elles ont créé des emplois : entre 350 000 et 500 000. Elles ont permis de concilier vie professionnelle et vie privée au moment où les femmes sont de plus en plus nombreuses sur le marché du travail. Cela dit, nous n’avons pas de position dogmatique sur le sujet. Nous entendons ceux qui nous disent qu’elles se sont traduites par une intensification du travail, une augmentation de la fatigue physique ou du stress. Globalement, là où les 35 heures ont été négociées, donnant lieu à des accords positifs pour les salariés et les entreprises, personne ne songe à revenir en arrière. Là où elles ont été imposées, elles peuvent être plus mal ressenties par les salariés.

Estimez vous que le choix de la réduction du temps de travail est toujours une bataille à mener ?

Bien sûr ! Ne serait-ce que parce que tout le monde n’en bénéficie pas encore. De plus, là où leur application pose problème, c’est souvent dû à une organisation du travail mal réglée. RTT et organisation du travail sont indissociables et doivent être négociées en même temps. On peut tenir compte des réalités professionnelles et des aspirations des salariés. Les adversaires des 35 heures ont souvent des postures idéologiques qui n’ont rien à voir avec la réalité.

Société
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