Douze associations disent non à Sarkozy !

Politis  • 3 mai 2007 abonné·es

« L’amplification de la politique de Sarkozy serait un cauchemar »

Jean-Pierre Dubois

« Voter le 6 mai contre le candidat qui veut confisquer les libertés, réduire l’égalité aux privilèges de quelques-uns et la fraternité aux plus forts est une urgence citoyenne. Chef réel des gouvernements depuis 2002, auteur réel des principales lois adoptées par la majorité sortante, Nicolas Sarkozy doit, en effet, assumer un bilan de régression des libertés, de l’égalité et de la fraternité.

Tous les pouvoirs ont été accaparés par un seul courant politique. L’autoritarisme et le recours aux moyens d’exception ont servi le renforcement du contrôle social, le tout-répressif, le recul des droits des justiciables et de l’indépendance des juges. L’insécurité sociale a été renforcée pour les plus faibles, la protection sociale fragilisée, la précarité du travail encouragée. Les « marginaux », les « différents », les jeunes des quartiers défavorisés ont été traités en boucs émissaires ; les étrangers, traqués jusque dans les écoles maternelles ; les familles les plus démunies, stigmatisées.

La poursuite et l’amplification de cette politique ne seraient pas un « rêve » mais un cauchemar. Nicolas Sarkozy nous annonce déjà une nouvelle loi sécuritaire, une nouvelle loi anti-étrangers, un contrat de travail « unique » se substituant au CDI, sans parler du « ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration ».

Nous ne voulons pas d’une démocratie muselée, dure aux plus fragiles, attisant le communautarisme, le racisme et ouvrant la voie aux révoltes sociales. »

Jean-Pierre Dubois est président de la Ligue des droits de l’homme.

« Nicolas Sarkozy met la santé pour tous en péril »

Didier Ménard

« Avec Nicolas Sarkozy, l’accès aux soins « pour tous » est en péril ! Dans ses promesses électorales, le président de l’UMP « rêve » d’une France plus juste et plus solidaire. Cependant, le bilan du gouvernement auquel il a appartenu est lourd. En effet, depuis cinq ans, les inégalités face à la santé n’ont cessé d’augmenter. L’accès aux soins est de plus en plus difficile et pas seulement pour les bénéficiaires des minima sociaux. Xavier Bertrand, porte-parole de Nicolas Sarkozy et ancien ministre de la Santé, se vante d’avoir diminué les dépenses de santé. Mais c’est faux ! Ce sont les remboursements de l’assurance-maladie qui ont diminué. Ce qui veut dire que des économies ont été réalisées sur le dos des malades grâce à la taxation des maladies, le déremboursement des médicaments, la pénalisation des patients et les dépassements d’honoraires généralisés et reconnus officiellement. Pour couronner le tout, le candidat de la droite prévoit maintenant une nouvelle « franchise » qui instaurera un seuil de dépense au-dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien !

L’objectif de Nicolas Sarkozy est donc clair. Il veut détruire la sécurité sociale solidaire et la transformer en un système privé profitable aux financiers. Dans un tel système, il sera encore plus dur d’être malade. C’est simple : si vous n’êtes pas certain d’être toujours bien portant, alors, surtout, ne votez pas Sarkozy *. »*

Didier Ménard est médecin et président du Syndicat de la médecine générale (SMG).

« Après la « fracture sociale » de Chirac, la « casse sociale » de Sarkozy »

Évelyne Perrin

La proposition de Nicolas Sarkozy de supprimer les allocations de chômage au second refus d’emploi obligera les milliers de salariés qui ont perdu leur travail et les 80 % d’employés précaires, à accepter le premier emploi proposé par l’ANPE. Et ceci, même s’il ne correspond pas à leur qualification !

Son projet d’exonération totale des charges sociales et fiscales sur les heures supplémentaires payées 25 % en plus marque la fin des 35 heures. Cela aura pour conséquence d’allonger la durée du travail pour ceux qui en ont, de réduire la création d’emplois et donc d’augmenter le chômage. La politique de Nicolas Sarkozy favorise les « insiders » par rapport aux « outsiders » sur le marché du travail, et oppose les salariés entre eux.

Le « contrat unique » que le candidat de l’UMP veut créer est un contrat à durée indéterminée assorti d’une liberté totale de licencier sans motif. C’est la généralisation du CNE ou du CPE sans limitation de durée et quelle que soit la taille de l’entreprise. La précarité est érigée en norme. De plus, comment défendre ses droits quand on peut être licencié à tout moment sans motif valable ? Ce projet marque un recul sans précédent en matière de droit du travail. Il est conforme au rêve du Medef. Quand Nicolas Sarkozy l’aura mis en place, il sera trop tard pour pleurer ! »

Évelyne Perrin est membre d’Agir ensemble contre le chômage (AC !) et de Stop précarité.

« Nicolas Sarkozy fait comme s’il existait plusieurs espèces humaines »

Nathalie Ferré

« Depuis la réforme de 2006 de la politique d’immigration, Nicolas Sarkozy a imposé les notions « d’immigration choisie » et « d’immigration subie ». Ce qui constitue une remise en cause explicite du principe moral et juridique de l’égalité des êtres humains. Avec Nicolas Sarkozy, on franchit un seuil. En effet, « l’immigration subie » institue une catégorie d’êtres humains nuisibles. Pour contrebalancer ce jugement xénophobe, il invente la notion « d’immigration choisie ». Mais il s’engage plus avant encore dans la discrimination. Car cette immigration « élue » par l’État français l’est en raison de son utilité économique. Dans l’un et l’autre cas, les migrants ne bénéficient d’aucun droit.

Dans le système Sarkozy, il y aurait deux espèces humaines. L’une supérieure, à laquelle appartiendraient les nantis du hasard qui ont eu la chance de naître avec la bonne nationalité. Elle aurait « par nature » tous les droits habituellement reconnus à l’être humain. L’autre, inférieure, celle des étrangers qui s’exilent pour réussir à s’approcher du bien-être, de la sécurité ou de la liberté. Ils n’auraient d’autres droits que ceux que nous décidons de leur reconnaître dans la mesure de leur utilité.  » Tout se passe effectivement comme s’il y avait des espèces « , a écrit Robert Antelme dans l’Espèce humaine à propos de l’avant-guerre. Réfléchissons-y. »

Nathalie Ferré est présidente du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti).

« En matière fiscale, Nicolas Sarkozy prépare unsaut en arrière d’un siècle »

Vincent Drezet

« On pourra au moins lui reconnaître ce mérite, Nicolas Sarkozy ne manque pas d’idées en matière fiscale. Renforcement du bouclier fiscal au profit d’une poignée de contribuables, expérimentation de la TVA sociale se traduisant par une augmentation de l’imposition des ménages via la consommation, diminution de l’imposition des bénéfices des entreprises : ses propositions sont assez cohérentes avec sa politique. Celle qui vise à supprimer (ou à fortement diminuer) les droits de successions est la plus éclairante.

Elle s’inspire en effet directement de ce que George Bush a voulu imposer en 2005, notamment dans les arguments déployés~: tous dépourvus de pertinence économique, ils font délibérément appel aux sentiments (« Il ne faut pas imposer le fruit d’une vie de travail pour qu’on puisse le léguer à ses enfants »), c’est-à-dire à l’irrationnel. Seulement voilà, aujourd’hui, seules 25 % des successions donnent lieu à imposition et, parmi elles, 2 successions sur 10 de parents à enfants sont imposables. Le taux moyen d’imposition des 25 % de succession imposables est de 10 %, un niveau somme toute loin d’être confiscatoire. Diminuer les droits de succession conduirait d’une part à faire exploser les inégalités de patrimoine (alors que 10 % des ménages détiennent déjà 46 % du patrimoine total) et favoriserait d’autre part le retour des rentiers~: en matière fiscale, Nicolas Sarkozy prépare un saut en arrière d’environ un siècle, injuste socialement, et économiquement contre-productif. »

Vincent Drezet est secrétaire national du syndicat national unifié des impôts.

« Nicolas Sarkozy méprise les intermittents comme les chômeurs »

Samuel Churin

« Nicolas Sarkozy est le seul candidat qui n’a pas proposé de renégocier la reforme du régime de l’assurance-chômage des intermittents du spectacle mise en place par le protocole d’avril 2006, prolongeant celui de juin 2003. Cela traduit un choix politique clair : son but n’est pas, contrairement à ce qu’il dit, de combler le déficit de l’Unedic mais de réduire le nombre d’intermittents en France. En effet, la réforme, telle qu’elle a été mise en place par le gouvernement dont il était membre, installe un système qui, au bout du compte, va coûter encore plus cher à l’État, tout en rejetant une bonne partie des intermittents.

Plus globalement, les intermittents sont victimes d’une politique qui méprise les chômeurs. Nous sommes solidaires de ceux que l’on qualifie systématiquement et de manière obscène d’« assistés ». Le plein-emploi, dont on nous rebat les oreilles, n’existe pas et n’a jamais existé, car l’économie a toujours besoin de variables d’ajustement. Les intermittents sont la preuve qu’il ne faut pas opposer chômage et activité. C’est pourquoi nous exigeons pour les intermittents, mais également pour tous les précaires, la continuité des droits pour répondre à la discontinuité de l’emploi. L’objectif de Sarkozy est clair : faire baisser les chiffres du chômage en réduisant le nombre de chômeurs indemnisés. On ne peut pas voter pour quelqu’un qui méprise à ce point les personnes touchées par le chômage. On ne peut pas non plus voter pour quelqu’un qui ne prend pas en compte les nouvelles réalités du monde du travail, dont la situation des intermittents du spectacle est l’une des situations les plus emblématiques. »

Samuel Churin est comédien et membre de la Coordination des intermittents du spectacle.

Illustration - Douze associations disent non à Sarkozy !


Le 29 septembre 2006 devant le palais de Justice de Bobigny, lors d’une manifestation pour protester contre les propos du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy à leur encontre. Evoquant le 25 septembre dernier une « baisse de 15,5% » des mises sous écrou des délinquants en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’année, M. Sarkozy avait ajouté : cela « témoigne d’une forme de démission » de la part du tribunal de Bobigny.
AFP/Stéphane de Sakutin

« À plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy a violé le principe de la séparation des pouvoirs »

Emmanuelle Perreux

« Nous sommes nombreux à nous inquiéter des risques que l’élection de Nicolas Sarkozy ferait peser sur l’État de droit. En effet, depuis 2002, la concentration de tous les pouvoirs institutionnels entre les mains de l’UMP a accentué la dépendance de l’autorité judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif. Or, nous défendons une réforme de la Justice pour que celle-ci soit enfin indépendante et égale pour tous. Mais, en cinq ans, la majorité a multiplié les lois répressives et a utilisé la peur pour faire admettre à l’opinion publique des atteintes graves aux libertés. Alors que les catégories les plus fragiles de la population ont été érigées en boucs émissaires qu’il convient de surveiller et punir, aucune des lois du gouvernement n’a, en revanche, concerné la délinquance économique et financière.

Nicolas Sarkozy a incarné cette politique. Au mépris des faits, il a violé à plusieurs reprises le principe de la séparation des pouvoirs en multipliant les attaques brutales contre des juges prétendument « démissionnaires face à la délinquance » ou « irresponsables ». Celui qui prétend maintenant devenir le premier magistrat de France a considéré la Justice comme un rouage de sa politique sécuritaire. Faisant fi des principes constitutionnels, il a oublié que la mission des juges n’est pas de répondre aux injonctions du pouvoir politique, mais d’appliquer la loi en garantissant les libertés individuelles. »

Emmanuelle Perreux est présidente du Syndicat de la magistrature.

« Au royaume de Sarkozy, quand le peuple déplaît, on s’en défait ! »

Willy Pelletier

« Avec Nicolas Sarkozy, tout est possible. Le traité constitutionnel européen sera, s’il est élu, soumis à ratification parlementaire. Si tel avait été le cas l’an dernier, le TCE serait passé avec 80 % de « oui » à l’Assemblée et au Sénat. Alors que les citoyens français l’ont rejeté à 55 %. Si Nicolas Sarkozy devient président, ce vote sera liquidé, effacé. Du jamais vu dans l’histoire politique française ! Jamais un référendum n’aura été ignoré de la sorte. De Gaulle, pour sa part, avait tiré toutes les conséquences du référendum perdu en 1969. Sarkozy prépare un incroyable mépris du suffrage. D’autant plus extravagant qu’il prétend aujourd’hui s’y soumettre. Mais il y a plus. Le candidat de l’UMP tire sa force des grandes entreprises qui se sont emparées des médias (Bouygues, Lagardère, Pinault…). Et ces firmes ont besoin d’un marché sans entraves et sans contrepoids que la Constitution européenne légitime juridiquement. L’approbation parlementaire du TCE constitue ainsi l’un de ces multiples « renvois de services » qui soudent la coalition des grands patrons et des sarkozystes. Sarkozy n’y renoncera pas : c’est une part du ciment qui consolide l’alliance qui le porte. Tous ceux qui ont voté « non » à l’Europe libérale doivent donc savoir que leur vote sera annulé. Et qu’eux-mêmes comme citoyens ne comptent pas. Au royaume de Sarkozy, quand le peuple déplaît, on s’en défait ! C’est plus simple, mais cela n’a rien à voir avec la démocratie. »

Willy Pelletier est coordinateur général de la Fondation Copernic.

« Nicolas Sarkozy veut accélérer la privatisation du parc locatif social »

Jean-Pierre Giacomo

« Nicolas Sarkozy entend donner la priorité à l’accession à la propriété au détriment du locatif, alors que la politique engagée entre 2002 et 2007 a favorisé une crise du logement à un niveau jamais égalé. Pour les populations précaires, la construction sociale a été tellement réduite que les difficultés sont insurmontables pour accéder à un logement. Pour tous les habitants, la question du logement devient un problème majeur. En effet, en cinq ans, les loyers ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation, pendant que les aides personnelles ne progressaient que de 7 %. L’ultralibéralisme qui guide la politique du président de l’UMP se traduit par des aides fiscales pour l’investissement locatif privé et un encouragement à la spéculation immobilière.

Alors qu’aujourd’hui la construction locative sociale est en panne, Nicolas Sarkozy veut accélérer la privatisation du parc social en vendant 1 % de ces logements par an. En plus, il prévoit des dispositions pour conforter l’investissement privé.

Ses propositions sont déjà à l’oeuvre dans le département des Hauts-de-Seine, où il prévoit un plan sur cinq ans de vente de 4 000 logements HLM. Preuve de l’incivilité et de l’absence de solidarité de l’ancien maire de Neuilly.

Pour la CNL, ses militants, ses adhérents, il ne peut être question d’accorder au deuxième tour de l’élection présidentielle leurs suffrages à un candidat qui poursuivra et aggravera une politique contraire à leurs aspirations. »

Jean-Pierre Giacomo est président de la Confédération nationale du logement (CNL).

« Nicolas Sarkozy, menace le vivre-ensemble »

Manuel Domergue

« Sarkozy à l’Élysée, c’est une insulte pour les habitants des quartiers et une menace pour le vivre-ensemble. Un politicien qui se rend dans les cités avec des centaines de CRS derrière lui ressemble à un apprenti-colonisateur lancé à la conquête de « zones de non-droit » à « civiliser ». À coups de Kärcher ou de bulldozer, la remise aux normes des quartiers, en passant par la case police-prison ou par la case démolition, fera de « ceux qui sont différents » les premières victimes de la politique sarkozienne.

Apologie des croisades, des conquêtes coloniales de Napoléon, Napoléon III ou Lyautey au nom du « rêve européen »~: Sarkozy trace une fresque de l’histoire de France en direction de l’électorat frontiste. Il n’y a pas de place pour les « vaincus ». Les victimes de cette histoire n’ont pas le choix~: « La France, tu l’aimes ou tu la quittes. »

Le repli identitaire, sous le vernis de l’appel à l’unité de la République, s’apparente davantage à un communautarisme blanc et catholique. Ce dernier s’oppose à une menace immigrée fantasmée, amalgamée avec l’excision et l’égorgement des moutons. En rassemblant les « siens », Sarkozy prend le risque d’exclure les autres. Cette stratégie électoraliste de premier tour est lourde de menaces. Elle favorise une société où les inégalités sont appelées à exploser au fur et à mesure des défiscalisations. L’addition de l’importation du choc des civilisations et d’un ultralibéralisme débridé annonce une nouvelle devise~: malheur aux perdants~! Du moins, tels qu’ils ont été définis à Sarkoland. »

Manuel Domergue est membre du réseau Zone d’écologie populaire (ZEP).

« Une politique répressive ne peut garantir une sécurité durable »

Marie-Paule Maugis

« Laisser croire qu’une politique répressive est la garantie de la sécurité des citoyens est une supercherie. L’augmentation constante des incarcérations et une politique d’application des peines trop limitée sont contre-productives du point de vue de la réintégration des personnes, et donc de la sécurité de tous. L’instauration de peines planchers que propose le candidat de l’UMP est contraire au principe d’individualisation qui donne du sens à la sanction. De plus, elles favoriseraient l’allongement des peines et aggraveraient la désocialisation.

La réforme du droit pénal des mineurs que prévoit Nicolas Sarkozy remet en cause le principe de la protection des mineurs instauré par l’ordonnance de 1945. Par ailleurs, la poursuite des constructions de nouveaux établissements pénitentiaires repousse sans cesse la question de la surpopulation carcérale. Les programmes de construction d’hôpitaux-prisons, soutenus d’ailleurs pas les deux candidats restant en lice, sont un non-sens, car tout soin suppose le consentement de la personne. On légitimerait ce faisant de pouvoir enfermer à vie des gens pour qui les soins prodigués seront jugés insuffisamment efficaces. Il faut prendre en compte ces aspects pour se déterminer lors du second tour de l’élection présidentielle. »

Marie-Paule Maugis est secrétaire générale de Ban public, une association pour la communication sur les prisons et l’incarcération en Europe.

« Les lois Sarkozy sur l’immigration sont liberticides et inhumaines »

Pierre Cordelier

« Les lois Sarkozy de juillet 2003 sur l’entrée, le séjour et la nationalité des étrangers, et de juillet 2006, sur l’immigration et l’intégration sont liberticides et inhumaines. Elles bafouent la Déclaration de Genève de 1924, qui stipule que l’Humanité doit donner à l’enfant ce qu’elle a de meilleur « en dehors de toute considération de race, de nationalité et de croyance » . Ce sont d’infâmes lois de circonstance. Que celui qui les a défendues parvienne à la plus haute fonction serait pour le Réseau éducation sans frontière (RESF) une très mauvaise nouvelle. RESF est un réseau de gens très différents rassemblés dans des collectifs locaux pour empêcher l’expulsion d’enfants de parents sans papiers. Ce n’est pas une organisation politique : il ne peut pas donner de consignes de vote. Certains, parmi nous, sont contre le vote par principe. Mais il y a unanimité contre Nicolas Sarkozy, personnage que tout le monde juge inquiétant. Nous sommes effrayés par ses propos tenus sur le mode du « bon sens », qui maintiennent en réalité l’individu dans ce qu’il a de plus bas. »

Pierre Cordelier est membre fondateur du Réseau éducation sans frontières (RESF).

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