Dieu est argent

L’économie saoudienne vue par ses pèlerinages : un business florissant.

Jean-Claude Renard  • 13 novembre 2008 abonné·es

La ville de Lourdes est en France un bel exemple. Bibelots religieux, hôtels et restaurants toujours complets. La deuxième ville de pèlerinage catholique au monde après Rome accueille chaque année six millions de personnes.
Côté musulman, le pèlerinage, composé de quatre étapes, dure cinq jours et constitue un élément essentiel de ­l’économie saoudienne. En 2006, il rapportait plus de cinq milliards ­d’euros. Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière ont suivi cet impressionnant phénomène religieux et économique. Le mont Arafat sous une chaleur de plomb, puis Muzdalifah, Mina et La Mecque comme ultime étape. Point culminant aussi d’un business flamboyant. Chaque hôtel possède son centre commercial, où l’on dépense sans compter. Au cours de la semaine de pèlerinage, les commerçants réalisent près de la moitié de leur chiffre d’affaires annuel. Face caméra, vendeurs et consommateurs s’expriment sur cette frénésie seulement interrompue par les temps de prières.
L’avenir est aux projets pharaoniques, avec immobilier luxueux et ­commerces au diapason, qui font de La Mecque un vaste chantier. Aujourd’hui, quarante milliards d’euros ont été débloqués pour développer la cité. Le tourisme religieux : une affaire qui tourne bien, au nom de l’éternité.

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