L’appel du PG aux écolos

Michel Soudais  • 4 décembre 2008 abonné·es

Le pari du Parti de gauche (PG) était osé. Convoquer le meeting de lancement d’un nouveau parti dix-sept jours après l’annonce de sa création, puis remplir une salle excentrée de 3 000 places, trouvée dix jours auparavant, n’était pas dénué de risques. Contrairement à ce que prétend une dépêche AFP un peu vite reprise sur les ondes et dans les quotidiens qui n’avaient pas d’envoyés sur place, il n’y avait pas « mille sympathisants » sous la grande nef du centre sportif de l’Île-des-Vannes (Seine-Saint-Denis), mais au moins 2 500 militants d’origines diverses. Certains convaincus, d’autres curieux. Une joyeuse foule en tout cas, attentive, enthousiaste souvent, enflammée par moments. Avec, au final, de nombreuses adhésions concrétisées sur place aux tables disposées de part et d’autre de la salle.
Le succès d’affluence de ce rassemblement traduit une double attente. D’abord celle de voir naître un nouveau parti clairement à gauche, qui regroupe des socialistes soucieux de reprendre, selon l’expression de l’économiste Jacques Généreux, « le combat pour une autre société » auquel le PS a renoncé, mais qui agrège aussi des républicains sociaux, des syndicalistes, des altermondialistes, des écologistes… « C’est émouvant, une naissance » , s’est exclamé le réalisateur Robert Guédiguian.

L’espoir aussi de voir toutes les forces du « non » de gauche au traité constitutionnel européen faire liste commune aux élections européennes. Plusieurs acteurs de cette campagne victorieuse de 2005 étaient présents, sensibles à la stratégie du « front de gauche » que le PG veut impulser pour ces élections. À cette fin, si Jean-Luc Mélenchon a rappelé le dialogue engagé avec le PCF et toutes les forces politiques constituées (Politis n° 1028), il a aussi lancé « un appel » particulier aux « écologistes de gauche ».
« Ne vous laissez pas mettre à la remorque des politiciens de centre droit du type de Cohn-Bendit ! Comme l’ont fait ceux qui viennent du PS : rompez les rangs ! », a-t-il lancé, en les invitant à occuper une « place centrale au cœur » du PG « pour fonder le programme et les propositions du nouveau parti de gauche ». Un parti qui compte déjà des écologistes d’Utopia dans ses fondateurs, et qu’il définit comme le « creuset » d’une réinvention de la gauche. « Nous avons besoin d’être beaucoup aidés pour opérer sur nous-mêmes la mutation idéologique que l’écologie politique propose » , a renchéri le sénateur de l’Essonne en annonçant que le PG proposerait, « dès le mois de janvier » , aux « écologistes qui le veulent, quelle que soit leur appartenance », de l’aider dans un forum à « fixer les grands axes du projet de planification écologique » qui figurera dans son programme. Un nouveau pari en quelque sorte.

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