Bientôt sur vos écrans

Le festival Sunny Side,
à La Rochelle, a été l’occasion pour les grandes
chaînes de présenter
leur rentrée documentaire. Sans éclat.

Jean-Claude Renard  • 1 juillet 2010 abonné·es

Moins un festival qu’un marché du film documentaire, Sunny Side of the Doc, tenu entre le 22 et le 25 juin, se veut d’abord un lieu de rencontres entre les producteurs et les diffuseurs. Pêle-mêle de rendez-vous, de projets à vendre, de fonds à rassembler dans un secteur qui s’estime toujours floué par rapport à la fiction. Cette 21e édition a réuni 270 décideurs et acheteurs, 387 sociétés exposantes et 48 pays. Si le Sunny Side permet de prendre la température du genre, il est aussi l’occasion pour les grandes chaînes de présenter leurs programmes. Pas vraiment de tendance qui se dégage, c’est le prix de l’éclectisme, sinon que tout le monde tire la couverture à soi, avec la meilleure programmation, forcément, partagée le plus souvent entre le documentaire historique et le fait de société.
Canal + poursuit ainsi son exploration du monde contemporain. Avec, les Défricheurs, de Marion Claus, autour de l’économie solidaire, et Un autre monde, de Steeve Baumann, consacré aux entrepreneurs nourris d’éthique, de souci environnemental. Autres documentaires attendus, celui de Manon Loiseau sur les politiques d’immigration en France et en Europe ( Immigration, aux frontières du droit ) et celui d’Anthony Orliange et Jean-Philippe Amar, Global Meat, sur la production et la consommation de viande et leurs impacts sur l’environnement.

Avec 40 % de ses programmes réservés au documentaire, Arte a présenté Marchands d’anthrax , de Roberto Coen, la Santé dans votre assiette , de Marie-Monique Robin, un documentaire sur le pouvoir politique du Vatican et un autre sur les enjeux du pétrole, avant d’évoquer une série sur les traces de Tintin, du Temple du soleil au Tibet, un docu sur l’ambition chinoise en Afrique ou encore le portrait de migrants d’Équateur à New York.
Dans la précédente édition, France Télévisions avançait ses programmes dans les remous de la fin de la publicité et un financement incertain du secteur public. Cette année, ses dirigeants ont voulu se montrer rassurants auprès des producteurs, fiers de représenter 65 % du volume documentaire de l’ensemble de toutes les grandes chaînes tandis que le nouveau président sera nommé ce mois-ci (mais pas un mot sur le sujet). Parmi les programmes très attendus, Afrique, l’histoire d’un continent, coréalisé par Elikia M’Bokolo, et Mitterrand et la guerre d’Algérie, de Frédéric Brunnquell. In fine, à quelques (heureuses) exceptions près, peu d’originalité, et moins encore de risques.

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