Chauffer son eau au soleil

Claude-Marie Vadrot  • 22 juillet 2010 abonné·es

Que faire ?

D’abord se souvenir qu’un tuyau laissé au soleil fournit rapidement de l’eau chaude à 60° : plus le tuyau est sombre, plus l’eau chauffe vite. Se souvenir ensuite que l’eau froide, c’est de l’eau chaude que l’on a bêtement laissée refroidir avant usage. Dans ces conditions, mieux vaut faire appel au soleil gratuit qu’à l’électricité ou à une énergie fossile pour réchauffer l’eau. Enfin, se demander pourquoi la puissance installée de chauffe-eau solaires en Allemagne est dix fois supérieure à celle de la France. Pas en raison d’un climat et d’un soleil plus chaud, donc certainement à cause d’une sensibilité et d’une politique plus tournées vers l’écologie pratique. Les Allemands ont compris qu’avec 4 m2 de panneaux exposés au sud, il était possible, quelle que soit la saison, de fournir entre 60 et 80 % de l’eau chaude sanitaire nécessaire à un foyer. Ils en ont installé plus d’un million et demi de mètres carrés en 2009 contre 316 000 en France… DOM-TOM compris. La France, une fois calculé le rapport entre les surfaces de chauffe-eau déjà installés et le nombre d’habitants, figure au 16e rang européen. Il n’existe pourtant pas de méthode plus simple et durable pour obtenir de l’eau chaude que de s’équiper d’un capteur recouvert d’une plaque vitrée et de tubes métalliques noirs dont le fluide caloporteur va communiquer sa chaleur à un circuit d’eau aboutissant à un ballon de stockage. Conséquence enfin positive du phénomène « effet de serre ».

Pourquoi ?

D’abord parce qu’il n’est pas inutile de penser à son empreinte écologique ou à celle de sa famille, et qu’un petit geste peut la diminuer durablement. Ensuite parce qu’au-delà de la prise de conscience écologique il existe des avantages fiscaux qui permettent (pour l’instant) de « payer » une partie de l’équipement installé, qu’il s’agisse d’une maison ou de l’alimentation d’un immeuble. Sans oublier des aides régionales, qui varient selon les Régions, la TVA à 5,5 % sur la main-d’œuvre et les prêts à taux zéro. De quoi « amortir » le choc d’une dépense supérieure à l’installation d’un chauffe-eau au gaz ou, pire, électrique : de 5 000 à 8 000 euros, installation comprise. En cinq ou six ans, cette eau chaude devient gratuite si on gère bien sa consommation. Le plaisir en prime…

Comment ?

•  Renseignements complets à l’agence régionale de l’Ademe, <www.ademe.fr>

•   Informations financières auprès de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah), ou 0 826 80 39 39.

•   Renseignements complémentaires pour d’autres aides : conseil régional et mairie.

•   L’installation d’un capteur solaire thermique concerne les locataires et les propriétaires.

•  Les chiffres cités sont tirés du Baromètre des énergies renouvelables régulièrement publié par la revue Systèmes solaires, qui s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels : 146, rue de l’Université, 75007 Paris, 01 44 18 00 80.

Le geste utile
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