Éric Woerth (rires) est ton ami

Sébastien Fontenelle  • 9 septembre 2010 abonné·es

Éric Woerth (rires) a déclaré comme ça, l’autre jour, qu’il resterait « ferme », dans son ambition de [bousiller] réformer pour de bon les retraites. (Et, non, chère madame Bettencourt, cela ne vous concerne pas, chère madame Bettencourt, puisque tout aussi bien, chère madame Bettencourt, vos ressources vous prémunissent contre ces vilenies que nous infligeons au peuple, chère madame Bettencourt, et qui arrondissent la déjà coquette réserve où chaque an nous prélevons de quoi vous reverser votre part de paquet fiscal –  chère madame Bettencourt.)

Perso, très sincèrement : ça me fait doucement rigoler, parce que bon, rester ferme quand on a en face de soi et pour contredisants deux gars – Chérèque & Thibault – dont la conception du rapport de force est à peu près la même – en un peu moins caustique, toutefois – que celle de Tinky Winky le Teletubby, et qui en seront encore à fomenter leur soixante-cinquième putain de foutue journée trimestrielle de mobilisation en 2045, longtemps donc après que la droite, en ses diverses composantes – UMPistes et socialistes –, aura mis à 220 ans l’âge légal de la retraite ? Franchement ?
C’est comme de certifier que tu mettras de si volontaires coups de mâchoire dans le Chamallow qu’il sera bien forcé de s’amollir, ce triste lâche : de loin, c’est le genre de promesse qui peut donner à des enfants de six jours l’impression que t’as de gros deltoïdes, mais de près ça donne à penser que t’es qu’un plaisantin.

Mais bon, admettons : le gars Woerth (rires) maintient « ferme » son « cap des retraites », comme on dit quand on bosse à Libé.

La dernière fois qu’il a fait preuve de fermure ?
C’est quand il a certifié, rappelle-toi (non mais rappelle-toi, quand même) que non, pas du tout, commissaire : il n’était pas du tout intervenu dans la tribution [^2] d’une légion d’honneur à son ami Patrice 2 Maistre.
Et pas deux mois plus tard, qui nous voilà ?
Nous voilà mon Woerth (rires), et il a complètement revu son témoignage, et du coup, si, en y repensant : il est un peu intervenu, dans la tribution.
Pas beaucoup, hein ?

Mais vachement plus que dans sa version d’avant que des journaleux prouvent son intervention.
Quand Woerth (rires) se montre ferme, donc : ça dure six à huit semaines.
Adoncques, et juste avant d’user de l’argument fatal que nous suggère notre bon gros vieux bon sens populiste – une grève (générale), et t’oublieras surtout pas de nous la payer, si tu veux pas qu’on se mette en grève (générale) : nous devrions nous en remettre, pour la préservation de nos retraites, à Woerth (rires), en croisant les doigts pour qu’il reste non moins « ferme » qu’à son accoutumée, puis en priant pour que surtout
– suuuuurtout, bordel – Chérèque & Thibault ferment leurs bouches.

[^2]: Tribution, fermure : c’est n’importe quoi, ce billet.

Publié dans
De bonne humeur

Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.

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