Pour lui, c’est Veolia

Les élus attribueront vendredi la distribution de l’eau de la ville pour douze ans. Le maire PS élude tout débat sur un retour en régie municipale.

Patrick Piro  • 23 septembre 2010 abonné·es

Les jeux sont-ils faits depuis longtemps, à Quimper ? Les partisans de la distribution de l’eau en régie publique estiment que le maire PS, Bernard Poignant, a tout fait pour favoriser la prolongation de la délégation de service par Veolia, dont le contrat se termine fin 2010. En janvier 2009, il avait pourtant annoncé un débat public sur le sujet. Et puis… plus rien.
Depuis 2008, l’association Eau secours 29 a pourtant recueilli 3 300 signatures sur une pétition demandant la régie, et le remboursement de 500 euros indûment facturés par Veolia aux 26 000 abonnés à l’eau, selon la chambre régionale des comptes en 2003. En 2010, se crée le collectif Eau 2010, rassemblant des partis de gauche et des associations pro-régie [^2]. Ses demandes de débat restent lettre morte.

Devant l’absence de bilan de la gestion de Veolia, les militants entreprennent de l’établir, soutirant des documents aux forceps, parfois plus d’un an après la demande à la mairie. Par une fuite, ils obtiennent le comparatif régie-délégation commandé par la ville au cabinet Oxena. « Bâclé ou malhonnête ! » , bondit Yves de Berre, d’Eau secours 29. L’option régie est chargée d’étranges durées d’amortissement, de provisions aberrantes, de 26 employés – dont 8 pour pallier l’absentéisme prévisible ! – quand Veolia en déclare 18, soit au moins 30 % de plus que nécessaire pour une ville comme Quimper, estime le syndicaliste Jean-Luc Touly.

Et puis l’entreprise perd 1 million d’euros par an à Quimper, sur un budget de 4 millions d’euros… « Or, de source sûre, c’est Veolia qui a la préférence du maire ! » , affirme Édouard Ryckeboer, militant des Alternatifs.
Interrogé, Georges Cadiou, adjoint chargé du dossier, n’a pas souhaité s’exprimer avant le conseil municipal de vendredi 24, qui décidera. Bien qu’une partie du PS prévoie de faire défection, le maire, appuyé par l’UMP, devrait avoir gain de cause. Les pro-régie proposeront néanmoins de retarder la décision de quelques mois.

[^2]: Alternatifs, Verts, NPA, Attac, Forums sociaux de Cornouailles, etc.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Loi Duplomb : comment le gouvernement éteint les voix paysannes
Décryptage 30 juin 2025 abonné·es

Loi Duplomb : comment le gouvernement éteint les voix paysannes



La « loi Duplomb » est discutée en commission mixte paritaire à partir de ce lundi 30 juin. Le texte ne bénéficiera qu’à une poignée de gros agriculteurs et invisibilise celles et ceux qui défendent une agriculture paysanne et vertueuse.
Par Vanina Delmas
Les cadeaux de Macron à l’agro-industrie
Agriculture 30 juin 2025

Les cadeaux de Macron à l’agro-industrie

La loi Duplomb offre de nombreux cadeaux aux défenseurs de l’agriculture productiviste. Cette générosité a émaillé les deux quinquennats d’Emmanuel Macron notamment en matière de pesticides, de fermes-usines et de mégabassines.
Par Vanina Delmas
« Stop aux marchands de mort » : au blocage de l’usine Phyteurop, avec les opposants aux pesticides
Reportage 27 juin 2025 abonné·es

« Stop aux marchands de mort » : au blocage de l’usine Phyteurop, avec les opposants aux pesticides

Plusieurs centaines de militants, paysans et habitants ont bloqué ce 27 juin cette usine de produits agrochimiques, à Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire. À quelques jours du vote de la loi Duplomb, ils dénoncent un système agricole toxique qui empoisonne les corps, les sols et les récits.
Par Maxime Sirvins
VivaTech : le salon des start-ups écocides
Reportage 13 juin 2025 abonné·es

VivaTech : le salon des start-ups écocides

Paris accueille Viva Technology, le plus grand salon européen dédié au secteur de la tech et aux start-ups. Dans ce temple de la sacro-sainte innovation, l’écologie est l’éternelle absente, cantonnée à de néfastes inventions technosolutionnistes.
Par Thomas Lefèvre