Crise : la parité recule

Des associations défendant les droits des femmes interpellent les candidats à la présidentielle et proposent des mesures.

Elodie Corvée  • 23 février 2012 abonné·es

«Voici trente ans qu’on aligne des lois. On voit bien que ce n’est pas suffisant. Il faut une volonté politique, et il n’y en a pas ! » , s’insurge Caroline De Haas. Avec d’autres animatrices du réseau d’associations Féministes en mouvements, elle est venue présenter, le 15 février à la librairie Violette and Co, à Paris, une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle. Pour « faire bouger les choses » en matière de parité.
Car celle-ci recule. Preuve en est l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2012, d’un décret sur l’égalité salariale. Issu de la réforme des retraites, il se substitue à la loi du 23 mars 2006 préconisant la suppression des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes. Sauf qu’il se contente de réclamer aux entreprises un simple état des lieux de la situation salariale entre leurs employés hommes et femmes. Sous peine d’une sanction bien faible correspondant à moins de 1 % de la masse salariale.

Les Féministes en mouvements tentent de réveiller la volonté politique des candidats en trois étapes. « D’abord, avec notre lettre ouverte , explique Caroline De Haas, puis la sortie, début mars, d’un manifeste composé de trente propositions pour améliorer la parité. Enfin, nous organisons une soirée de débat avec les candidats, le 7 mars à La Cigale à Paris. »

Trois mesures phares dans ce manifeste : la création d’un ministère des Droits des femmes pour « se donner les moyens d’une réelle volonté politique »  ; une surcotisation du temps partiel, pour que « les entreprises cessent cette pratique qui touche majoritairement les femmes »  ; 500 000 places en crèche en plus pour que celles-ci ne soient plus contraintes d’arrêter de travailler.

En période de crise, les inégalités hommes-femmes s’exacerbent. « Les plus précaires sont les plus touchés, or ce sont majoritairement des femmes, rappelle Caroline De Haas. Réforme des retraites, gel des salaires… Le droit des femmes passe souvent à la trappe. »

Société Travail
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives
Reportage 6 décembre 2025 abonné·es

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives

Sur la plage de Gravelines, lieu de départ de small boats vers l’Angleterre, des militants d’extrême droite britannique se sont ajoutés vendredi 5 décembre matin aux forces de l’ordre et observateurs associatifs. Une action de propagande dans un contexte d’intimidations de l’extrême droite. Reportage.
Par Pauline Migevant et Maxime Sirvins
« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN
Récit 5 décembre 2025

« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN

À chaque événement public où se trouve Daniel Grenon, la militante d’Extinction Rebellion brandit une pancarte rappelant que « le racisme est un délit ». Un acte pour lequel elle a été convoquée plusieurs fois au commissariat et reçu un avertissement pénal probatoire.
Par Pauline Migevant
Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats
Analyse 5 décembre 2025 abonné·es

Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats

Après avoir qualifié son enfarinement de « non-événement », Jordan Bardella et des députés du Rassemblement national ont été jusqu’à interpeller le ministre de l’Éducation nationale pour infamer les « syndicats d’extrême gauche » qui encourageraient « la violence politique ».
Par Pauline Migevant
À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État
Reportage 5 décembre 2025 abonné·es

À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État

Plus de 3 200 jeunes étrangers attendent en France qu’un juge reconnaisse leur minorité. Pendant des mois, ces adolescents vivent à la rue, sans école ni protection. À Rennes, des bénévoles tentent de combler les failles d’un système qui bafoue les droits fondamentaux de l’enfant.
Par Itzel Marie Diaz