Le sport à l’épreuve d’Internet

À la veille des JO, Hervé Martin-Delpierre enquête sur les dérives des paris en ligne.

Jean-Claude Renard  • 3 mai 2012 abonné·es

En 2011, le sport a généré dans le monde un chiffre d’affaires d’environ 500 ­milliards de dollars. Aujourd’hui, les grandes épreuves font l’objet de paris colossaux sur la toile. À titre d’exemple, le réalisateur Hervé Martin-Delpierre cite la finale de la Ligue des champions en 2011 entre Manchester et Barcelone : un milliard d’euros de mises.

Sur près de 15 000 sites, 85 % sont illégaux. Ces sites ne paient aucune taxe, ne sont soumis à aucun contrôle. Gros à gagner et sanctions mineures. Le football représente la moitié des paris en ligne. Surtout, les mafias ont trouvé dans ces paris sportifs le moyen de blanchir leur argent, quitte à corrompre des joueurs. Aux mafias européennes (la Camorra en ­premier lieu) se sont greffés les réseaux asiatiques, autre forme de la mondialisation. Ce sont 140 milliards d’euros blanchis chaque année.

La Fifa a invité Interpol à intervenir dans cet univers opaque. C’est le difficile travail des polices que suit le réalisateur, de Milan à Zurich, de Londres à Hong-Kong. Les instances dirigeantes ont compris qu’elles ont tout à perdre dans le manque de crédibilité des résultats : le public, le sponsoring et les droits de retransmission. À quelques semaines du prochain championnat d’Europe de foot et des Jeux olympiques de Londres, c’est une autre manière de regarder les compétitions.

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