Du renfort pour le Front de gauche

Avec l’arrivée de la Gauche anticapitaliste, le mouvement se réorganise.

Michel Soudais  • 27 septembre 2012 abonné·es

Après sa décision de quitter le NPA pour entrer dans le Front de gauche, actée début juillet, la Gauche anticapitaliste (GA) se réunissait le week-end dernier pour envisager son avenir. Transformer le courant d’un parti en une formation autonome nécessite un minimum de structuration (instances de décision, locaux, moyens de communication…). Une nécessité d’autant plus pressante que la GA, qui revendique quelque 700 militants, dont un bon nombre d’anciens cadres et animateurs de la LCR et du NPA (Myriam Martin, Pierre-François Grond, Frédéric Borras, Ingrid Hayes, François Coustal…), escompte « s’adresser activement » aux anciens membres de ces organisations afin qu’ils la rejoignent.

Si ces discussions d’intendance ont occupé une partie des travaux, la réunion aura surtout été l’occasion de discuter du mode d’insertion de la GA dans le Front de gauche. Avant son arrivée, le rassemblement initié par le PCF et le Parti de gauche (PG) pour les européennes de 2009 comptait sept composantes d’importance inégale. Fallait-il en ajouter une huitième ? Et peut-être bientôt une neuvième si les Alternatifs, qui en discuteront à leur congrès en novembre, décident à leur tour de rejoindre le Front de gauche ? Ou envisager des regroupements et, dans ce cas, avec qui ? À l’issue de la réunion de ce week-end, la GA se dit « prête à discuter sérieusement rapprochement et fusion ». Deux options sont sur la table. Un rapprochement avec le PG de Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, qui en a fait la « proposition concrète » dans un courrier au début de l’été ; ce n’est pas l’hypothèse la plus probable. La constitution, à côté du PCF et du PG, d’un troisième pôle « rouge et vert » pour les uns, « autogestionnaire et écologique » pour d’autres, « écosocialiste », voudrait la GA.

Sans attendre l’officialisation de leur entrée au Front de gauche, des animateurs ont engagé des discussions informelles en ce sens avec des membres de Convergences & alternative, de la Gauche unitaire, de la Fase, des Alternatifs et des animateurs de mouvements sociaux, lors de débats publics organisés sous le label « Tous ensemble ». L’assemblée de la GA a décidé ce week-end de les formaliser, tout en poursuivant les discussions avec le PG. « Rien ne presse, lit-on dans la conclusion de ses travaux. Mieux vaut prendre le temps de vérifier la solidité d’une convergence à la fois sur le plan programmatique et organisationnel que de constituer des organisations nouvelles dans la précipitation et de les voir éclater à la première échéance consistante venue. »

Politique
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