La mobilisation étend ses ailes

Plusieurs organisations ont prévenu le gouvernement qu’elles entendaient donner une dimension nationale à la lutte.

Patrick Piro  • 1 novembre 2012 abonné·es

Le coup de force de Notre-Dame-des-Landes a mis la planète militante en ébullition. Des communiqués indignés surgissent de tous les horizons, des militants interviennent en direct sur les ondes de France Culture. Des messages de soutien parviennent d’Allemagne, d’Espagne, de Belgique, du Mexique. Des rassemblements s’organisent presque tous les jours dans de nombreuses localités de Loire-Atlantique et au-delà. Des militants s’en prennent à des véhicules et à des installations de Vinci, ainsi qu’à des locaux du Parti socialiste – tags, huile de vidange, purin… Jeudi 25 octobre, onze organisations nationales – paysans, syndicats, écologistes, défenseurs du droit au logement, altermondialistes [^2] – diffusaient une « lettre ouverte » pour demander l’arrêt immédiat des expulsions au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et principal soutien de l’aéroport. Pour dénoncer aussi le double langage d’un gouvernement qui « porte au pinacle sa fameuse méthode de concertation ». « Nous sommes sidérés, scandalisés !, martèle Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace. L’activisme non-violent n’est pas un crime. Ils se trompent s’ils pensent que les bulldozers vont faire céder la lutte. »

Rappelant leur opposition radicale à ce projet, les représentants des associations, lors d’une conférence de presse organisée à Paris ce même 25 octobre, ont exprimé publiquement leur solidarité avec « celles et ceux qui luttent pour un monde vivable ». Christophe Aguiton, pour Attac, a brocardé la vaine tentative du gouvernement de « cliver la lutte entre les “méchants squatters” et les “gentils paysans” ». Au-delà des protestations, les organisations venaient surtout signifier leur ambition de donner une dimension nationale à la lutte contre l’aéroport, par la mobilisation de leurs réseaux partout en France. Alain Dordé, pour les Amis de la Terre, relate la naissance d’un collectif francilien contre l’aéroport, qui fourmille déjà de projets d’interventions. Enfin, un avertissement est lancé au gouvernement : « Ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes nous amène à nous interroger sur notre participation au débat national sur l’énergie, qui doit démarrer dans quelques semaines », indique Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement, à l’unisson notamment des Amis de la Terre et de Greenpeace.

[^2]: Agir pour l’environnement, Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Droit au logement, Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), Générations futures, Greenpeace, Paysages de France, Réseau action climat, Union syndicale Solidaires.

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