La déchéance de Detroit

En déclin depuis plus de soixante ans, la capitale de l’automobile est aujourd’hui en faillite.

Lena Bjurström  • 25 juillet 2013 abonné·es

Le 18 juillet, la ville américaine de Detroit (Michigan) a été déclarée en faillite. Acculée par une dette de plus de 18 milliards de dollars, la municipalité avait déjà annoncé, le mois dernier, qu’elle serait obligée de faire défaut sur une partie de cette somme. Dans ces circonstances, le placement de la ville sous la protection de la loi encadrant les faillites des collectivités serait « la seule solution pour s’attaquer à un problème qui n’a fait que s’amplifier ces soixante dernières années », selon les déclarations du gouverneur du Michigan, Rick Snyder. La municipalité pourrait ainsi renégocier le plan de remboursement de ses dettes avec ses créanciers. Un juge décidera d’ici à trois mois si Detroit peut ou non bénéficier de cette protection. S’il ne s’agit pas de la première collectivité dans cette situation outre-Atlantique, la mise en faillite de cette ville de 700 000 habitants, dernier épisode d’une lente agonie, reste spectaculaire. Le déclin de la capitale de l’automobile a suivi celui de son industrie autrefois florissante, et les retombées de la crise de 2008 n’ont fait que pousser à l’extrême sa situation, la banqueroute de Chrysler et de General Motors achevant de vider les usines. Celle qui fut autrefois la quatrième ville du pays a perdu la moitié de sa population en soixante ans. Un exode dû au chômage de masse, deux fois supérieur à la moyenne nationale, à une criminalité importante et des services publics à l’abandon, faute de moyens pour les entretenir.

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