Gaz de schiste : Le désert du Sahara menacé

Le projet de forage pour l’extraction de gaz de schiste dans le Sahara a soulevé une mobilisation de grande ampleur.

Pauline Graulle  • 15 janvier 2015 abonné·es

Treize jours de mobilisation, un manifestant tué dans les affrontements avec la police, l’organisation d’une grande marche où l’on annonce la venue de près d’un million de personnes… et personne (ou presque) n’en parle. Pourtant, le Sahara algérien est en ébullition. Désobéissance civile, grèves, sit-in, diffusion de tracts via les réseaux sociaux… Partout, on refuse le forage des gaz de schiste qui s’apprête à défigurer cet immense désert et à polluer les nappes phréatiques. L’enjeu est considérable : la société d’hydrocarbures publique algérienne, la Sonatrach, prévoit de construire 200 puits par an… pendant vingt ans !

Un investissement de 70 milliards de dollars, mais un marché juteux en perspective : la Sonatrach estime que 20 milliards de mètres cube de gaz pourront être produits chaque année, avec à la clé 50 000 emplois créés. Ce qui n’a pas échappé à la cupidité de Total. La multinationale détient 47 % du permis d’exploitation de la zone d’Ahnet, où les premiers forages ont eu lieu. Non loin de là, dans la ville d’In Salah, une grève générale a commencé le 1er janvier. Depuis, le mouvement s’est étendu aux localités voisines : Tamanrasset, In Sahah, Ouargla… L’annonce de la marche pacifiste a « eu l’effet d’une bombe auprès des gouvernants qui cherchent toutes les issues possibles pour renouer avec la négociation et le dialogue », rapportait, lundi, le quotidien algérien francophone El Watan. On voit mal comment un tel désastre écologique pourrait être « négociable ».

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