Le socialiste Liêm Hoang-Ngoc appelle les frondeurs à sortir du PS

L’ancien député européen, membre du bureau national sortant du PS, opte pour Syriza plutôt que Marceau Pivert.

Michel Soudais  • 5 juin 2015 abonné·es
Le socialiste Liêm Hoang-Ngoc appelle les frondeurs à sortir du PS

Liêm Hoang-Ngoc invite ses camarades à rompre les rangs «  pour poser les fondations d’une coalition avec les écologistes de conviction et le Front de Gauche » . Cet économiste, ancien député européen et membre sortant du bureau national du parti socialiste, a publié ce midi une tribune en ce sens sur lemonde.fr cosignée par le politologue Philippe Marlière, avec qui il avait créé l’an dernier le Club des socialistes affligés. Du point de vue de la motion B, que soutenait Liêm Hoang-Ngoc, le congrès de Poitiers est un échec, écrivent-ils : « La fronde, a échoué. Le PS restera contrôlé par ceux qui n’entendent pas remettre en cause le virage néolibéral imposé par le chef de l’État. » Ce congrès n’a pas non plus été le « congrès de clarification attendu » , notent-ils, la direction ayant plagié les propositions économiques de son opposition pour ratisser large et éviter le débat.

« L’aile gauche du PS est désormais au pied du mur », estiment-ils. Il lui faut choisir entre rester au Parti socialiste ou travailler à construire « une alternative attractive » avec EELV et le Front de gauche. C’est évidemment la voie pour laquelle plaident Liêm Hoang-Ngoc et Philippe Marlière. Cela serait « susceptible de remobiliser, dès les prochaines échéances électorales, le bataillon des électeurs socialistes qui s’abstiennent » , écrivent-ils, et « déciderait peut-être » EELV et le Front de gauche « à dépasser leurs différends pour s’entendre, comme les 18 composantes de gauche qui forment Syriza en Grèce » .

Si l’aile gauche du PS choisit de rester dans le vieux « parti d’Epinay à bout de souffle » , elle ne parviendra pas à inverser le cours de l’histoire prédisent les auteurs : « Elle peut certes se prévaloir d’avoir exercer une influence relative dans la mesure où ses thèses ont fini par infuser le texte de la direction. Mais elle sait que la politique qu’elle recommande ne sera pas appliquée. En rentrant dans le rang, la gauche du PS est condamnée à servir de caution à une politique poussant les salariés à la déshérence électorale… et le candidat du PS à l’élimination au premier tour de la prochaine élection présidentielle. »
Il y a un an, en conclusion d’un colloque des Socialistes affligés , Liêm Hoang-Ngoc estimait que les socialistes contestant la politique du gouvernement avaient le choix entre deux stratégies :
– Celle de Marceau Pivert, le leader de historique de l’aile gauche de la SFIO, consistant à peser à l’intérieur du PS pour changer sa ligne et donc celle de la politique du gouvernement.
– Celle de Syriza qui impose de construire du neuf à côté et en confrontation avec le PS pour lui contester sa domination sur la gauche.
La stratégie de Marceau Pivert supposait qu’il soit possible de transformer le PS de l’intérieur. Une hypothèse que le congrès de Poitiers a totalement infirmée, jugent Liêm Hoang-Ngoc et Philippe Marlière.

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