Pire que Merkel, Sigmar Gabriel, le pote d’Hollande, flingue les Grecs

Pour le ministre allemand de l’Économie et président du SPD, Sigmar Gabriel, de nouvelles négociations des Européens avec Athènes paraissaient *« difficilement imaginables »* après le non grec au référendum.

Michel Soudais  • 5 juillet 2015 abonné·es
Pire que Merkel, Sigmar Gabriel, le pote d’Hollande, flingue les Grecs
© Photo: François Hollande et Sigmar Gabriel en campagne pour l'élection présidentielle française, le 17 mars 2012 au Cirque d'hiver (FRED DUFOUR / AFP).

Sigmar Gabriel, le ministre social-démocrate en charge de l’Economie de l’Allemagne estime qu’après le « non » grec, « les derniers ponts » entre la Grèce et l’Europe sont coupés : « Après le refus des règles du jeu de la zone euro, tel qu’il s’exprime par le vote non, des négociations sur des programmes d’aide chiffrés en milliards paraissent difficilement imaginables. » « Tsipras et son gouvernement mènent le peuple grec sur un chemin de renoncement amer et de désespoir » a également déclaré Sigmar Gabriel dans un entretien au Tagesspiegel (centre-gauche) à paraître lundi.

Cette déclaration jusqu’auboutiste , de celui qui était l’ami et l’espoir de François Hollande aux élections législatives allemandes de 2013, contraste avec le communiqué commun de la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande, plus mesuré, qui se sont déclaré « d’accord » pour dire qu’il fallait « respecter le vote » des Grecs, et pour appeler à un sommet de la zone euro mardi.

Le vice-chancelier Sigmar Gabriel s’avère plus proche de conservateurs, comme Michael Roth , le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, qui juste avant lui avait été le premier membre du gouvernement allemand à réagir au scrutin grec, estimant sur Twitter que « ceux qui ce soir se réjouissent n’ont pas compris à quel point la situation est grave » .
Julia Klöckner, députée conservatrice proche de la chancelière Angela Merkel, a prévenu dans un communiqué que « M. Tsipras ne devrait pas croire qu’il peut mettre l’Europe sous pression avec le résultat » du référendum. « Il n’y a pas que la volonté du peuple grec qui compte, mais aussi celle des citoyens des autres pays européens », a ajouté Mme Klöckner. « L’UE n’est pas un club à la carte, dans lequel chacun décide pour soi des règles du jeu et les autres paient la facture », a-t-elle conclu.
Plusieurs députés du parti de Mme Merkel parmi les plus notoirement fermés à un geste envers Athènes ont également réagi dimanche soir. L’un d’eux, Hans Michelbach, estimant par exemple que « la Grèce (disait) au revoir aux valeurs de l’union monétaire » et demandant à la Banque centrale européenne (BCE) de mettre fin « immédiatement » à son soutien des banques grecques.

Monde
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