Le goût du vin, selon Jean-Luc Mélenchon

Le leader du Front de gauche publie sur internet une étonnante vidéo-documentaire, résolument pédagogique, sur «cet objet de civilisation» .

Jean-Claude Renard  • 7 octobre 2015 abonné·es
Le goût du vin, selon Jean-Luc Mélenchon

Pour sûr, ce n’est pas un sujet habituel chez un politique , quand bien même il voudrait en montrer « tout le contenu et le sens » . Le vidéo-documentaire, En commençant par le vin , rondement mené à l’image par Jean-Luc Mélenchon, entend justement répondre à cette idée. Il s’agit de savoir faire du vin, « cet objet de civilisation » , savoir l’élever, le fabriquer. Pas seulement. Encore faut-il éduquer le consommateur au bout de la chaîne. Affaire de nez, de bouche, de couleurs, et de chair. Affaire de cuisse ou de jambe, pour ce qui peut être sec ou fruité, charnu, aérien, gouleyant, soyeux, floral ou tannique… Ha, oui, parce que connaître le vin, c’est enrichir son vocabulaire, c’est aussi s’enivrer de mots. « Les esquimaux ont 25 mots pour parler de la neige , rappelle Jean-Luc Mélenchon. Nous autres en avons plus de 100 ! »

Mais foin de chauvinisme ici. La cause est ailleurs. Elle s’est révélée au moment où (en 2009) pour faire du rosé, alors en vogue, certains ont songé à mélanger le rouge et le blanc !, au moment où l’on s’est mis à proposer du rosé/pamplemousse et du rosé/cola. Et de lier, chez l’homme politique, la production du vin au mouvement social. C’est là que ce court-métrage documentaire prend tout son intérêt. Quand il revient aux sources, à l’histoire, avant de se pencher sur ses enjeux économiques, environnementaux, ses enjeux de marketing actuels aussi.

Etonnant documentaire, certes, où un politique se fait le porte-parole de ces enjeux, recourant notamment aux vignerons et à la voix de Jonathan Nossiter, journaliste, écrivain, spécialiste des dérives productivistes du vin. Mais surtout, c’est là un documentaire résolument pédagogique, où le vin se ferait la métaphore du monde agricole et industriel. Pédagogie nécessaire si l’on veut éviter un jour le chablis du Mississipi.


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