La « bataille culturelle » de Pouria Amirshahi

Le député socialiste lance le Mouvement commun pour décloisonner la gauche en s’inspirant des recettes de Podemos.

Erwan Manac'h  • 11 novembre 2015 abonné·es

«La première chose est de casser les cadres ! » Fondues dans un épais brouhaha, environ 500 personnes se sont prêtées le 8 novembre à un exercice de déconstruction des pratiques politiques. Partant du constat unanime d’une profonde crise démocratique, le député socialiste des Français de l’étranger, Pouria Amirshahi, a convié à Montreuil (Seine-Saint-Denis) des militants de toutes les familles politiques à la gauche du PS et de mouvements citoyens, pour des ateliers de lancement du Mouvement commun. L’originalité de ce projet imaginé en septembre 2014 est qu’ « il n’est pas indexé sur les échéances électorales ni sur les contingences des partis », explique le député, unique frondeur ayant voté contre le budget présenté par sa majorité en octobre. Il n’était donc pas question des régionales, ce dimanche, ni des discussions sur la recomposition de la gauche à l’horizon 2017. « C’est une bataille culturelle ! Vu le degré de confiscation des pouvoirs et des richesses, tout ne se réglera pas en une élection présidentielle », assure le député à Politis .

Le Mouvement commun se propose donc de réinventer les cadres de la participation politique. Comme avant lui les Chantiers d’espoir, lancés en janvier 2015 par le Front de gauche et EELV – abandonnés depuis –, le Mouvement pour la 6e République (M6R) – initié en septembre 2014 par le Parti de gauche et qui continue son travail hors des radars – ou le « Projet commun » et participatif du PCF. Mais Pouria Amirshahi assure ne pas entrer en concurrence avec ces initiatives, tendues selon lui vers des objectifs électoraux. De Cécile Duflot (EELV) à Pierre Laurent (PCF) en passant par Éric Coquerel (Parti de gauche) et Clémentine Autain (Ensemble !), la plupart des représentants de la gauche étaient d’ailleurs venus témoigner leur soutien à l’initiative. La réussite de cette journée a de quoi raviver la flamme de la gauche du PS, des forces vives de l’Unef et du Mouvement des jeunes socialistes, présents en nombre. « Ce n’est pas l’embryon d’un parti politique, précise Christian Paul, député socialiste et chef de file des frondeurs. Nous devons rassembler largement ». Le véritable défi du Mouvement commun commence donc : durer et s’amplifier hors des réseaux militants.

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