Pour Valls, « BDS ça suffit »

Hôte des Amis du Crif, lundi soir, Manuel Valls a déclaré : « Je défends la position de la France, je ne défends pas que la position d’Israël »

• 20 janvier 2016
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Pour Valls, « BDS ça suffit »
Photo: THOMAS SAMSON / AFP

Hôte des Amis du Crif, lundi soir, Manuel Valls a suscité un enthousiasme qui ne s’est refroidi qu’une fois, lorsque le Premier ministre a confirmé la venue à Paris du Président iranien, Hassan Rohani. « Je défends la position de la France, je ne défends pas que la position d’Israël », a-t-il déclaré.

Précision utile, car tout au long de la soirée il était surtout apparu comme un soutien sans faille à la politique israélienne. Dans le collimateur du Premier ministre, la campagne « Boycott, désinvestissement et sanctions » (BDS) contre la colonisation des Territoires palestiniens. Le président du Crif, Roger Cukierman a demandé l’interdiction de toute manifestation liée à ce mouvement. « Je pense que nous allons prendre des dispositifs qui doivent montrer que ça suffit, et qu’on ne peut pas tout se permettre dans notre pays », a répondu Manuel Valls. Avant d’ajouter : « Mais toujours dans l’État de droit. »

Cette déclaration menaçante intervient alors que le succès international du mouvement BDS inquiète le gouvernement Netanyahou. Le même jour, à Jérusalem, l’ambassadeur des États-Unis dénonçait une justice à deux vitesses pour les Israéliens et les Palestiniens. Le mot « apartheid » est maintenant repris par de nombreux analystes, y compris israéliens.

Que fait Manuel Valls ? Il dénonce un mode de résistance pacifique à la politique coloniale du gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays. Ce n’est sûrement pas lutter contre l’antisémitisme en France.

Les échos
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