La rue est à nous : Partager

Migrants, SDF… L’espace public est parfois hostile.

Ingrid Merckx  • 20 juillet 2016 abonné·es
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© Photo : GERARD JULIEN/AFP

Le 13 juillet, à Paris, des collectifs invitaient à un « bal des migrants » pour que la rue ne soit plus « un lieu d’errance mais de solidarité ». Bel effort en plein état d’urgence, alors que tout regroupement apparaît comme potentiellement cible ou danger. Ce qui était déjà le cas avant les attentats : le mobilier urbain anti-SDF se développe depuis les années 2000, de même que les ­caméras de surveillance, les ultrasons anti-jeunes ou les lois anti-prostituées, cependant que la ville s’entête à empêcher les handicapés de circuler. Hostile, l’espace public ? « Nos métropoles occidentales débordent de corps en trop, de rebuts humains épars ; expulsés d’ici comme d’ailleurs », déplore le politologue Sébastien Thiéry, membre du collectif Perou, qui défend l’idée selon laquelle les exclus « augmentent notre réalité urbaine ». Une ville doit conjuguer urbanité, diversité et altérité, rappelle le philosophe Thierry Paquot. Diversité des origines, des générations et des saveurs. Diversité des sexes dans une ville faite par et pour les hommes. Ou diversité des arts, à l’heure où la Fédération des arts de la rue décrète l’espace public « en état d’urgence culturelle ».

Société
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