Le plaidoyer antidélocalisations de Ruffin à la cérémonie des César

Merci Patron !, le film satirique de François Ruffin a décroché, vendredi, le César du meilleur documentaire.

Michel Soudais  • 24 février 2017
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Le plaidoyer antidélocalisations de Ruffin à la cérémonie des César
© Photo : bertrand GUAY / AFP

Ni pleurs, ni fleurs. C’est un discours revendicatif que François Ruffin, César du meilleur documentaire pour Merci Patron !, a servi aux belles personnes qui assistaient, vendredi soir, à la 42e cérémonie des César. Son film, qui était la première réalisation de ce journaliste engagé, fan du cinéaste américain Michael Moore, raconte le combat d’un couple d’anciens ouvriers du groupe LVMH dans le nord de la France, parvenus, avec l’aide du réalisateur, à soutirer de l’argent à Bernard Arnault, l’une des plus grosses fortunes de France.

Pourquoi ça dure comme ça depuis trente ans ? Ça dure comme ça parce que ce sont des ouvriers qui sont touchés, et donc on en a rien à foutre. (…) Dans ce pays il y a peut-être des sans-dents, mais surtout il y a des dirigeants sans cran. Donc maintenant, François Hollande, par exemple, a l’occasion de montrer sur le dernier fil que son adversaire c’est la finance, qu’il peut faire des réquisitions, qu’il peut interdire les produits Whirlpool sur le territoire français, qu’il puisse sortir de l’impuissance et se bouger le cul.

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En prenant ainsi le parti des petits contre les gros, ce documentaire sur le succès duquel son réalisateur s’est appuyé pour lancer l’idée du mouvement Nuit debout, a connu un succès inattendu en salles, franchissant la barre des 500 000 entrées.

En recevant son prix, vêtu d’un T-shirt « I love Vincent » (pour Vincent Bolloré, patron de Canal+, qui retransmet les César), similaire à celui qu’il portait dans le film (« I love Bernard »), le rédacteur en chef du journal satirique Fakir, qui a récemment annoncé qu’il serait le candidat de la gauche, hors PS, aux élections législatives de 2017 dans la première circonscription de la Somme (Abbeville/Amiens-Nord), a tenu à alerter sur les délocalisations. Il a évoqué le sort de l’usine Whirlpool à Amiens, promise à la fermeture, la production des sèche-linge qu’elle fabrique étant délocalisée en Pologne, subissant « la même histoire » que l’usine de confection dont parle son documentaire :

Société Travail
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