Loi Alur : le Conseil d’État confirme un « excès de pouvoir » de Manuel Valls

En 2014, le Premier ministre a voulu affaiblir la loi censée encadrer les loyers. La plus haute juridiction administrative, saisie par Julien Bayou, vient de rendre sa décision.

Hugo Boursier  • 16 mars 2017
Partager :
Loi Alur : le Conseil d’État confirme un « excès de pouvoir » de Manuel Valls
© photo : ÉRIC PIERMONT / AFP

Loi Alur : 1 – Manuel Valls : 0. Le Conseil d’État a mis fin, mercredi 15 mars, au régime d’exception décidé par l’ancien Premier ministre, à propos de l’encadrement des loyers. En août 2014, le socialiste avait décidé que la mise en place de cette disposition serait limitée « à titre expérimental à la ville de Paris ». L’institution a jugé qu’il n’appartenait pas au membre du gouvernement de s’opposer à l’application de la loi.

© Politis

Cette décision du Premier ministre avait empêché des millions de citoyens d’accéder à des loyers réduits dans les zones dites « tendues », où la demande, largement supérieure à l’offre immobilière, fait grimper les prix.

En août 2015, le porte-parole d’Europe écologie-Les Verts, Julien Bayou, avait donc déposé un recours – sous l’égide de l’association Bail à part – auprès de la plus haute juridiction administrative française, pour faire annuler ce qu’il considérait comme un recul de la loi, en requérant un « excès de pouvoir » de la part du gouvernement.

Le Conseil d’État lui a donné raison. Le candidat aux législatives dans les IIIe et Xe arrondissement de Paris, explique sur son site : « Se pliant à la volonté du gouvernement, les préfets n’ont pas édicté les valeurs maximales de location, et les collectivités n’ont pas fondé d’observatoires des loyers. En conséquence, par la volonté de Manuel Valls, ce sont plusieurs millions de locataires qui ont été privés du bénéfice de cette mesure, qui était l’une des rares avancées sociales de ce quinquennat raté. »

© Politis

Le porte-parole d’EELV a donc mis en ligne une pétition pour que l’encadrement des loyers soit mis en place rapidement par le gouvernement.

Société Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Je critique sans la dramatiser la position du PS »
Politique 18 octobre 2025

« Je critique sans la dramatiser la position du PS »

Au lendemain de la non-censure du gouvernement, notamment par une grande partie des députés PS, le député communiste Stéphane Peu, président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers
Racisme 17 octobre 2025 abonné·es

À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers

Vendredi 10 octobre, un homme en voiture a percuté des manifestants lors d’une mobilisation organisée par un collectif de sans-papiers à Paris. Deux hommes ont été blessés et ont porté plainte. Malgré leurs témoignages, la police a retenu l’infraction de « blessures involontaires ».
Par Pauline Migevant
« Censure ou pas, il faut s’en prendre aux pouvoirs présidentiels »
La Midinale 17 octobre 2025

« Censure ou pas, il faut s’en prendre aux pouvoirs présidentiels »

Après le rejet des deux motions de censure contre le gouvernement Lecornu jeudi 17 octobre, Raquel Garrido, ancienne députée et cofondatrice de L’Après, est l’invitée de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue
Reportage 16 octobre 2025 abonné·es

À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue

Malgré un droit constitutionnel adoubé par la convention des droits de l’enfant, la scolarisation est une bataille au quotidien pour les jeunes exilés de la plus grande ville de Seine-Maritime. Depuis plusieurs mois, ils luttent face au refus de l’académie de les scolariser.
Par Louis Witter