Révélations sur la fausse transparence d’EDF

Le réseau Sortir du nucléaire publie un livre choc, La Farce cachée du nucléaire, qui met à mal la stratégie de communication d’EDF.

Politis  • 9 mars 2017
Partager :
Révélations sur la fausse transparence d’EDF
© photo : PHILIPPE DESMAZES / AFP

Incendie à Flamanville (Manche), rejets radioactifs à Golfech (Tarn-et-Garonne), incidents en série à la centrale de Paluel (Seine-Maritime)… Malgré les nombreuses défaillances de la filière nucléaire française depuis quelques mois, le rapport de l’inspecteur général pour la sûreté nucléaire d’EDF fait état d’un bilan « encourageant ». Dans ce contexte, le réseau Sortir du nucléaire publie un livre choc, La Farce cachée du nucléaire, qui met à mal la stratégie de communication d’EDF.

L’auteur, un ancien salarié du géant de l’énergie qui souhaite garder l’anonymat, a compilé des dizaines de documents internes et publics (notes, graphiques, photos…) pour dévoiler le manque de transparence du groupe. Premier constat : « Les centrales nucléaires sont de véritables passoires. » Il met en évidence les défauts d’étanchéité des trois barrières disposées entre la radioactivité et l’environnement : au niveau des gaines, du circuit primaire et même des enceintes de confinement. Selon ses observations, ces dernières présentent des fuites liées au béton fissuré, poreux et rafistolé à coups de rustines pour réussir les tests tous les dix ans. Contrairement à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui semble plus réaliste, EDF n’évoque que des « incidents », sous-évaluant les risques de contamination, minimisant les risques d’accidents graves, et ne sélectionnant que des scénarios rassurants. Dans leurs prévisions, le combustible en fusion mettrait plusieurs jours avant de transpercer la cuve, laissant le temps d’évacuer tranquillement les populations. Les témoins directs de Tchernobyl ou Fukushima attestent que rien ne se passe jamais de la sorte…

Écologie
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Loi Duplomb : comment le gouvernement éteint les voix paysannes
Décryptage 30 juin 2025 abonné·es

Loi Duplomb : comment le gouvernement éteint les voix paysannes



La « loi Duplomb » est discutée en commission mixte paritaire à partir de ce lundi 30 juin. Le texte ne bénéficiera qu’à une poignée de gros agriculteurs et invisibilise celles et ceux qui défendent une agriculture paysanne et vertueuse.
Par Vanina Delmas
Les cadeaux de Macron à l’agro-industrie
Agriculture 30 juin 2025

Les cadeaux de Macron à l’agro-industrie

La loi Duplomb offre de nombreux cadeaux aux défenseurs de l’agriculture productiviste. Cette générosité a émaillé les deux quinquennats d’Emmanuel Macron notamment en matière de pesticides, de fermes-usines et de mégabassines.
Par Vanina Delmas
« Stop aux marchands de mort » : au blocage de l’usine Phyteurop, avec les opposants aux pesticides
Reportage 27 juin 2025 abonné·es

« Stop aux marchands de mort » : au blocage de l’usine Phyteurop, avec les opposants aux pesticides

Plusieurs centaines de militants, paysans et habitants ont bloqué ce 27 juin cette usine de produits agrochimiques, à Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire. À quelques jours du vote de la loi Duplomb, ils dénoncent un système agricole toxique qui empoisonne les corps, les sols et les récits.
Par Maxime Sirvins
VivaTech : le salon des start-ups écocides
Reportage 13 juin 2025 abonné·es

VivaTech : le salon des start-ups écocides

Paris accueille Viva Technology, le plus grand salon européen dédié au secteur de la tech et aux start-ups. Dans ce temple de la sacro-sainte innovation, l’écologie est l’éternelle absente, cantonnée à de néfastes inventions technosolutionnistes.
Par Thomas Lefèvre