Législatives : Les 51 « fleurs » de la République en marche

Les dirigeants d’En marche ! affirmaient haut et fort leur volonté de présenter 577 candidats. Le 11 mai, ils faisaient toutefois une « exception », il y en a désormais cinquante de plus…

Nadia Sweeny  • 19 mai 2017 abonné·es
Législatives : Les 51 « fleurs » de la République en marche
Photo : Le 11 mai, Richard Ferrand consentait une exception pour Manuel Valls.
© CHARLES PLATIAU / POOL / AFP

La République en marche présentera 577 candidats, affirmait lundi 8 mai Richard Ferrand, le torse bombé et la mine fière. Juré craché. Trois jours plus tard, à l’heure de présenter une première liste de 428 candidats, le cas Valls – « exception » absolue, indiquait l’équipe d’Emmanuel Macron – renvoyait déjà le désormais ministre de la Cohésion des territoires, face à ses tergiversions politicardes.

« Il n’y aura aucun accord de ménagement », jurait Sylvain Fort, le directeur de la communication, grand sourire charmeur. Il ne manquait plus que le clin d’œil et le dentifrice plus blanc que blanc et tout y était. Sauf peut-être la franchise.

Ce 19 mai, au moment de déposer les listes définitives des candidats aux législatives, plus personne n’a d’illusion. L’exception « unique » du cas Manuel Valls dans l’Essonne, s’est élargie à 51 circonscriptions. Comme autant de fleurs faites aux « Macron compatibles », « amis » de la majorité dans une volonté… de « ménagement ».

Ils sont ainsi 51 à se voir exemptés d’un adversaire gênant, poussé par la dynamique présidentielle. Dans cette liste, on trouve plusieurs membres du gouvernement sortant comme Marisol Touraine, Stéphane Le Foll ou Myriam El Khomri, mais aussi l’ancienne ministre des Outre-mer George Pau-Langevin ou le député-maire (PS) de Sarcelles François Pupponi.

On y trouve aussi, surtout, de nombreux ténors de la droite, dans la lignée de la stratégie de déstabilisation du parti LR voulue par le nouveau chef de l’État qui a nommé dans ce but le juppéiste Édouard Philippe à la tête du gouvernement, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin à Bercy. Ainsi l’ancien M. Primaire de la droite, Thierry Solère, investi LR dans le 9e circonscription des Hauts-de-Seine, n’aura pas d’adversaire En marche !. Il a déjà assez à faire avec une candidature dissidente à droite, en la personne de Marie-Laure Godin, dont le suppléant n’est autre que le maire LR de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet…

Autres « Macron compatibles » de la droite et du centre : Yves Jégo (UDI) et Franck Riester (LR) sont épargnés sur les 3e et 5e circonscriptions de Seine-Marne. Ainsi que les Parisiens Babette de Rozières dans la 17e circonscription et Pierre-Yves Bournazel dans la 18e, qui se trouve être aussi celle de… Myriam El Khomri.

Dans sa grande mansuétude, le mouvement d’Emmanuel Macron ne présente pas non plus de candidats dans des circonscriptions jusqu’ici détenues par des barons de la droite qui ne se représentent pas, ménageant ainsi leurs successeurs. C’est le cas dans les circonscriptions de Christian Estrosi et Arnaud Robinet, maire de Reims, qui ont demandé à leur « famille politique » de répondre à la main tendue d’Emmanuel Macron au lendemain de la nomination d’Édouard Philippe à Matignon. Mais aussi dans celles de Xavier Bertrand, Hervé Mariton, Hervé Gaymard, ou Benoist Apparu. À charge de revanche une fois au Parlement…

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