Kaboul, l’horreur en série

Trois explosions se sont produites lors des funérailles d’un homme, tué la veille à Kaboul alors qu’il participait à un rassemblement anti-gouvernemental après l’attentat extrêmement meurtrier survenu mercredi.

Maïa Courtois  • 3 juin 2017
Partager :
Kaboul, l’horreur en série
© Photo : WAKIL KOHSAR / AFP

Le ministère de l’Intérieur fait provisoirement état de sept morts et une centaine de blessés. Plusieurs médias évoquent vingt personnes tuées. Des témoins relaient, eux, sur les réseaux sociaux, le chiffre de cent personnes tuées. Trois explosions ont eu lieu ce samedi midi sur une grande place de Kaboul, au moment de la prière accompagnant les funérailles d’un homme, tué hier, lors d’une manifestation anti-gouvernementale réprimée par les forces de l’ordre.

Une foule de près d’un millier de personnes s’était rassemblée spontanément vendredi 2 juin. Elle exigeait des réponses du gouvernement quant à l’insécurité croissante que connaît la ville, après un an d’attaques répétitives, et l’attentat survenu mercredi dans son cœur diplomatique pourtant ultra-sécurisé. Avec plus de 90 morts et 400 blessés, l’attentat, encore non revendiqué, est le plus meurtrier qu’ait connu la capitale depuis 2001.

La manifestation s’est orientée dans un premier temps vers le consulat américain. Peu à peu rejointe par des anciens membres du gouvernement, apparentés aux moudjahidines, et qui se sont placés en première ligne de la contestation, elle a finalement pris le chemin de la résidence présidentielle. Lorsque la foule s’est rapprochée de la zone protégée autour du palais du président Ashraf Ghani, la police a activé des canons à eau, lancé des gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles. Le bilan officiel fait état de quatre morts et huit blessés.

La capitale de l’Afghanistan se trouve ces jours-ci soumise à un niveau de tension rarement atteint. Des véhicules de l’armée et des checkpoints sous contrôle militaire quadrillent la ville. Ce matin, avant les explosions, des dizaines de personnes se trouvaient encore rassemblées pacifiquement sous des tentes aux abords du palais présidentiel. Le bilan de ces dernières attaques menace de s’alourdir au vu du nombre de blessés transportés dans les hôpitaux.

Police / Justice Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Au Chili, un espoir pour la gauche
Analyse 1 juillet 2025 abonné·es

Au Chili, un espoir pour la gauche

Dimanche 29 juin, la candidate du Parti communiste, Jeannette Jara, a emporté haut la main les primaires de gauche. Elle représentera la coalition de centre-gauche Unidad por Chile à l’élection présidentielle, en novembre prochain. Un défi important dans un contexte de droitisation du continent sud-américain.
Par Marion Esnault
Snipers franco-israéliens : « Ce qui est effarant, c’est qu’ils revendiquent leurs crimes de guerre à Gaza »
Justice 1 juillet 2025 abonné·es

Snipers franco-israéliens : « Ce qui est effarant, c’est qu’ils revendiquent leurs crimes de guerre à Gaza »

Deux soldats franco-israéliens sont visés par une plainte de plusieurs ONG, déposée ce 1er juillet à Paris, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis à Gaza. Ils sont accusés d’avoir participé à des exécutions sommaires au sein d’une unité baptisée Ghost Unit.
Par Maxime Sirvins
Procès AFO : quand la « peur de la guerre civile » justifie les projets d’actions racistes
Terrorisme 28 juin 2025

Procès AFO : quand la « peur de la guerre civile » justifie les projets d’actions racistes

De l’instruction à la barre, les 16 prévenus ont constamment invoqué la crainte de la guerre civile qui les a poussés à rejoindre le groupe. Ils ont brandi cette obsession, propre à l’extrême droite, pour justifier les projets d’actions violentes contre les musulmans.
Par Pauline Migevant
Accélérationnisme : comment l’extrême droite engage une course à la guerre raciale
Idées 28 juin 2025 abonné·es

Accélérationnisme : comment l’extrême droite engage une course à la guerre raciale

L’idéologie accélérationniste s’impose comme moteur d’un terrorisme d’ultradroite radicalisé. Portée par une vision apocalyptique et raciale du monde, elle prône l’effondrement du système pour imposer une société blanche.
Par Juliette Heinzlef