Dossier : Demain on mange quoi ? Les nouveaux plats de résistance
Prends garde à la douceur…
Les industriels ont bien compris le pouvoir addictif du sucre et en ajoutent partout subrepticement. Sa nocivité est pourtant très documentée : les populations d’outre-mer, où les taux légaux ont longtemps été supérieurs à ceux de la métropole, en souffrent massivement.
Matthieu a fondu. Certes, il participe cet été aux championnats du monde de badminton après avoir disputé ceux de France et d’Europe en 2018. Il a donc encore augmenté sa pratique. Mais, surtout, il a arrêté le sucre depuis trois ans. Pas tous les sucres. Les « rapides », ceux qu’on trouve dans les biscuits, le chocolat, les sodas, les jus de fruits…
« J’ai toujours souffert de tendinites, raconte Matthieu. Une de mes amies sportives m’a confié avoir découvert dans plusieurs études que le sucre pouvait favoriser les inflammations. J’ai commencé à lire tout ce que je trouvais sur le sujet. » Il est tombé sur Zéro sucre. Mon année sans sucre, une auto-enquête de Danièle Gerkens (J’ai lu, 2017), a priori plutôt destinée aux amateurs de magazines vantant les régimes en tout genre. « La seconde partie est très documentée sur les méfaits du sucre, lequel serait aussi addictif que la cocaïne… »
La comparaison entre la coke et ce produit de consommation courante – allié des plaisirs de la table, des fêtes et des goûters d’enfants, mais aussi des coups de mou et des kilos en trop – a fait les gros titres d’articles chocs. « Le sucre est-il une drogue aussi addictive que l’héroïne ? », interrogeait Marie-Claire en 2013, en écho à l’étude d’un chercheur américain, David Ludwig, parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition. Le 29 août 2017, c’est L’Express qui cite deux chercheurs de l’Institut du cœur de Saint Luke, aux États-Unis, qui concluent après analyse d’une soixantaine d’études : « La consommation de sucre produit des effets similaires à la consommation de cocaïne, notamment parce qu’elle altère l’humeur, possiblement parce qu’elle induit le plaisir » (British Journal of Sports Medicine).
Entre les deux blanches, des rongeurs choisiraient le sucre, ajoutent James J. DiNicolantonio et James H O’Keefe. Le test est frappant… mais sujet à controverse. Il a été démonté par Hisham Ziauddeen, psychiatre à l’université de Cambridge. Selon lui, les rongeurs seraient davantage attirés par le goût sucré que par la substance ; si on leur en offre à volonté, l’attirance baisse ; et si on associe le sucre avec un choc électrique, ils s’en détournent, ce qu’ils ne font pas avec la cocaïne.
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