Zone d’art belge temporaire

Notre Voyage autour de nos chambres #50 vous propose de découvrir l’activité en ligne du Centre Wallonie-Bruxelles. Après la rubrique « La 25ème Heure », créée pour valoriser les œuvres belges confinées au Centre et hors les murs, voici venue « L’heure d’après ». Une programmation bicéphale, mi-réelle mi-virtuelle.

Anaïs Heluin  • 14 mai 2020
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Zone d’art belge temporaire
« Mon Heure de Gloire », 2017
© Brognon Rollin

« Résolument trans-médium, trans-disciplinaire, trans-territoriale ». Telle devait être la saison 2020 du Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) à Paris, intitulée « Futurs spéculatifs », telle elle fut pendant le confinement et continuera d’être après la réouverture du lieu et de ses nombreux partenaires satellites. L’adaptation, pour la directrice Stéphanie Pécourt et son équipe, est d’autant plus naturelle qu’en tête des nombreuses questions soulevées par les expositions, festivals et spectacles au programme, viennent celles de la « dualité binaire nature / artifice, de la production à l’heure de la modélisation des interfaces hommes / machines et de l’avènement de l’intelligence artificielle ».

Rencontres d’un nouveau type

Ces sujets traversent la rubrique « La 25ème heure » créée sur le site internet du CWB au moment de la fermeture de tous les lieux culturels. Son objectif est simple : continuer de valoriser la création belge francophone, tout en offrant des pistes de réflexion sur la situation actuelle. Portraits, entretiens, vidéos ou encore fichiers sonores nous mènent à la rencontre d’artistes de la saison et de curateurs sans empiéter sur les œuvres. « Le numérique ne peut se substituer au vivant, mais il peut le donner à voir d’une manière alternative, et dialoguer avec lui », explique Stéphanie Pécourt.

L’univers mélancolique, la méditation de Brognon Rollin (pour David Brognon et Stéphanie Rollin) sur la disparition programmée de toute chose est dévoilée à travers l’un de ses films et un entretien réalisé par le MACVAL (voir vidéo ci-dessus), où est en ce moment confinée la première exposition monographique consacrée à l’artiste. Un extrait des pièces sonores et musicales de Dominique Petitgand lève pudiquement le voile sur la performance Les mots qui tombent qu’il devait présenter au CWB fin mars dans le cadre de la première édition du festival de substrats sonores Interférence_S, reporté du 8 au 11 juillet. Ludique et instructive, « La 25ème heure » nourrit le désir d’art. Elle propose aussi des expériences inédites.

Utopies pirates

Alors que le Centre se prépare à rouvrir ses portes le 18 mai, son activité numérique se poursuit avec des œuvres inédites, créées pour l’occasion – et, chose rare en cette période, rémunérées – à la demande de Stéphanie Pécourt. Le 13 mai à 19h, Antoine Boute a présenté en direct sur la page Facebook du CWB et de son partenaire Montévidéo une lecture-performance ou « Tutoriel biohardcore pour se déconfiner l’existence ». Cela dans l’esprit des TAZ – « Temporary autonomous zone » -, les utopies pirates d’Hakim Bey. Lorsque « La 25ème heure » deviendra « L’heure d’après », on pourra suivre en streaming du 1er au 6 juin la première édition – encore une – du Festival de cinéma Le Court en Dit long. Ce qui ne nous empêchera pas, au contraire, d’aller arpenter les passionnants chemins du Centre.

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Théâtre
Temps de lecture : 3 minutes
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