Trafic aérien : Dix projets qui fâchent

Alternatiba et ANV-COP 21lancent un appel à l’abandon des projets d’extension d’aéroports.

Vanina Delmas  • 30 septembre 2020 abonné·es
Trafic aérien : Dix projets qui fâchent
© Estelle Ruiz/NurPhoto/AFP

Un appel à « marcher sur les aéroports » le 3 octobre a été lancé par Alternatiba et ANV-COP 21 pour demander notamment la réduction du trafic aérien, un plan de reconversion sociale et l’abandon des projets d’extension d’aéroports. _« Nous ne sommes pas contre l’avion, précise Pauline Boyer, porte-parole des associations. Mais il faut avoir conscience que c’est un mode de transport très inégalitaire, un secteur sous perfusion d’argent public et un énorme symbole de notre société, où la pollution est l’apanage des plus riches. »

Dans le Sud-Est, l’aéroport Marseille-­Provence (1) a de grands projets, notamment la construction d’une nouvelle jetée d’embarquement pour les vols long-courriers. À Nice (2), le projet d’extension de l’aéroport, situé à moins de 10 km du centre-ville, semble toujours d’actualité, malgré une majorité d’avis négatifs lors de l’enquête publique. En Normandie, l’aéroport de Caen-Carpiquet (3) voulait allonger sa piste de 350 mètres pour accueillir des avions plus gros et doubler la fréquentation (250 000 passagers en 2018). Les opposants soupçonnent le président de la communauté urbaine de vouloir « son aéroport » pour concurrencer celui de Deauville, à 50 km ! L’Association contre l’allongement de la piste de Caen-­Carpiquet, accompagnée par Notre affaire à tous, a déposé un recours en annulation du ScoT de Caen Métropole. Les mêmes logiques s’appliquent à Nantes (4), Roissy-Charles-de-Gaulle (5), Lille (6) et Mulhouse (7), mais d’autres problématiques sortent du bois.

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En Auvergne, les militants s’insurgent contre le fait que le coût de 5 millions d’euros annuels pour l’exploitation de l’aéroport Clermont-Aulnat (8) soit assumé par la Région, le département et la métropole, alors que moins de 5 % de la population locale utilise ses services. À ­Chambéry (9), les militants dénoncent aussi l’économie liée aux sports d’hiver et au tourisme de masse. « L’aéroport sert essentiellement à attirer une clientèle riche et lointaine qui vient “consommer” le ski dans des voyages organisés dont les bénéfices ne retombent pas dans les poches des entreprises locales mais dans celles de grosses entreprises du tourisme. » À Tours (10), les revendications ciblent les compagnies low cost en demandant la fin des subventions publiques à Ryanair, au profit d’investissements dans les mobilités alternatives.

Deux espoirs récents mais venus d’ailleurs motivent les opposants : en 2017, la justice autrichienne a interdit l’agrandissement de l’aéroport de Vienne au nom de « l’intérêt public lié à la protection contre les effets négatifs du changement climatique ». Cette année, c’est la justice britannique qui a suivi ce mouvement en rejetant le projet d’agrandissement de l’aéroport londonien d’Heathrow, le plus fréquenté d’Europe.

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