La gauche doit faire bloc à la présidentielle

Des élus et militants de la Gauche républicaine et socialiste, en désaccord avec le ralliement de leur direction à Fabien Roussel, appellent à voter Mélenchon pour empêcher un second tour Macron-Le Pen.

Collectif  • 10 mars 2022
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La gauche doit faire bloc à la présidentielle
© Photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Quand les blés sont sous la grêle… voter pour la gauche au second tour. La gauche c’est un combat pour l’égalité, la liberté, la fraternité. Durant le quinquennat Hollande, les politiques conduites lui ont tourné le dos.

Depuis, la gauche n’en finit pas de se déliter et de se quereller, minée par la volonté hégémonique des uns ou des autres, au lieu de faire front. À l’élection présidentielle, elle doit pourtant faire bloc sous peine de disparaître de la scène. Des enjeux vitaux l’exigent : ils sont sociaux, écologiques, citoyens.

Voici pourquoi il est essentiel qu’une candidature de gauche ait du poids le 10 avril, avec un score à deux chiffres, et se hisse au second tour.

Car c’est le vote pour le mieux placé à gauche qui peut faire barrage à l’extrême-droite dès le premier tour, en éliminant Le Pen et Zemmour. Pour les années à venir, il est important d’écarter dans ce pays l’idée – accablante – que l’extrême-droite est un choix utile, une alternative durable.

Un second tour Macron-Mélenchon est de loin préférable à un duel Macron-Le Pen, délétère pour l’esprit public et qui pèserait négativement sur toutes les décisions du quinquennat : contre le climat, contre la concorde sociale, contre les droits des gens, contre le relèvement du pays.

On peut empêcher Marine Le Pen d’accéder au second tour, et on ne le ferait pas ?! Ce serait une irresponsable démission !

Si la gauche est absente du duel présidentiel décisif, elle sera – dans toutes ses composantes – balayée du Parlement en juin : c’est l’implacable logique électorale qui s’est toujours appliquée jusqu’ici. C’est cela, aussi, qui justifie d’appeler à voter Jean-Luc Mélenchon.

Dans un mois, il ne s’agira pas de voter pour le plus proche de ses idées ou de ses sympathies, ni pour sa boutique préférée : il faudra, malgré des divergences parfois lourdes entre nous, sauver la possibilité de poursuivre le combat écologique et social.

…Fou qui fait le délicat. Fou qui songe à ses querelles. Au cœur du commun combat.

Premiers signataires :

Guillaume Agostino, conseiller municipal et communautaire Gauche républicaine et socialiste (GRS), Laval (53)

Danielle Barboux–Le Coq, GRS Saint-Brieuc (22)

Thomas Bouyssonnie, conseiller départemental GRS (47)

Cyril Buffet, Estelle Croquelois, Henri Dedet, GRS (18)

Christophe Carrère, conseiller municipal et communautaire GRS, Crosne (91)

Pierre Dedet, conseiller municipal délégué GRS, Bourges (18)

Caroline Dugué, membre du Collectif d’animation national (CAN) de la GRS

Brigitte Estrade, référente GRS Poitou-Charentes, La Rochelle (17)

Dominique Fleurat, GRS, ancienne conseillère régionale et maire-adjointe de Châteauroux (36)

Julien Guérin, conseiller municipal et communautaire GRS, Vaux-le-Pénil (77), membre du parlement de l’Union populaire

Arnaud Latreuil, conseiller municipal, Aytré (17)

Annie Marie (44)

Yves Olivier, MRC, ancien conseiller municipal et communautaire de Blois (41)

Bertrand Périssé, référent GRS pour la Bretagne (35)

Jean-Claude Roger, Antoine Thérain, GRS Rennes (35)

Sébastien Rome, GRS, ancien maire-adjoint de Lodève (34)

Jérôme Sulim, maire-adjoint GRS de Saint-Herblain (44)

Publié dans
Tribunes

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