Bertrand Delanoë était mercredi soir à Marseille. Au moment où le capitalisme fait lui-même la démonstration de l'horreur économique qu'il engendre, avec son lot de faillites, de récession et, surtout, de vies humaines brisées, de liens sociaux rompus, qu'avait à dire le candidat au poste de premier secrétaire du Parti socialiste? Rien sur le sujet, à en croire les comptes-rendus trouvés ici et là dans la presse. En revanche, tous rapportent ce qu'il a dit de l'attitude que le PS devait adopter face à l'extrême gauche: ### «Par rapport à l'extrême gauche, il faut que nous osions le rapport de force», a-t-il déclaré lors d'un point presse. «Jamais l'extrême gauche dans ce pays n'a produit un emploi ni un euro de pouvoir d'achat» , a ajouté le maire de Paris en défendant à nouveau une gauche «réformiste» qui ne promette pas «de raser gratis» .
On aurait pu s'attendre à ce que le leader du PS qu'il veut être suggère d'oser le rapport de force avec le capitalisme. Non! Bertrand Delanoë n'a pas cette préoccupation. La sienne, quand tant de responsables politiques s'interroge sur les moyens de réguler, de brider ou de dépasser le capitalisme, c'est... l'extrême gauche. Voilà l'ennemi! Une telle audace a le mérite de la clarté! Chacun peut désormais mesurer le courage et la créativité de celui qui a précisément choisi d'appeler sa motion «Clarté, courage, créativité: une gauche conquérante pour redonner un espoir à la France» .