les syndicats estiment urgente la création d’un pôle financier public

Des organisations associatives et syndicales réunies dans le Collectif « Pour un Pôle public financier au service des Droits ! » ont adressé un courrier aux candidats à l’élection présidentielle. Elles proposent la création urgente d’un pôle financier public.

Thierry Brun  • 3 février 2012
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Pour les premiers signataires [[Liste des premiers signataires du Collectif « Pour un pôle public financier au service des Droits ! »
Association internationale des techniciens et chercheurs (AITEC), ATTAC, DAL, Fondation Copernic, Marches Européennes, Résistance sociale, Convergence pour les Services Publics, Fédération CGT Finances, INDECOSA CGT, Fédération SUD PTT, Union des syndicats de la CGT Caisse des dépôts et consignations, SNUP – Caisse des dépôts et consignations – FSU, SNP FO Caisses d’épargne, Collectif national CGT Caisses d’épargne, CFDT Crédit Foncier, CFE/CGC Crédit Foncier, CFTC Crédit Foncier, CGT Crédit Foncier, SU-SNA Crédit Foncier, SUD Crédit Foncier, FO Crédit Foncier, CGT BANQUE DE France, SPUCE CFDT (Paris – Ile de France : Banque de France, Caisses d’épargne, Crédit Foncier, Agence Française de développement).]] de cette missive adressée le 1er février aux candidats à l’élection présidentielle par le Collectif « Pour un pôle public financier au service des droits ! », « il y a urgence à ce que la puissance publique se dote d’un instrument lui permettant d’influer directement sur la sphère financière » .

Le texte propose la création d’un pôle financier public « constitué par la mise en réseau d’institutions financières dans lesquelles l’Etat dispose d’une influence certaine, directement ou indirectement, même si les missions de ces établissements ont pu être dévoyées, l’objectif étant de faciliter la complémentarité de leurs interventions dans le cadre d’une cohérence globale » .

Voici un extrait du texte intitulé : « Pour un Pôle public financier apte à garantir le financement des moyens permettant l’accès de toutes et tous aux droits économiques et sociaux fondamentaux : droit à l’emploi et à un revenu décent, droit à des services publics de proximité et de qualité, droit au logement, droit à la conversion écologique de l’économie, droit à l’inclusion bancaire et financière ».

« Madame, Monsieur la/le candidat(e),
Nous avons pris connaissance des propositions que vous formulez, dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, afin de faire face aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux auxquels est confronté notre pays. Nous savons que celles-ci visent notamment à répondre aux difficultés que rencontre un nombre croissant d’hommes et de femmes, victimes d’une crise provoquée par la cupidité des banques qui ont privilégié les intérêts de leurs actionnaires à ce qui devrait être leur raison d’être, le financement de l’économie et la satisfaction des besoins sociaux.

Nous tenons toutefois à attirer votre attention sur une dimension particulière de ces difficultés : la crise et les politiques d’austérité auxquelles elle sert de prétexte compromettent l’accès d’une fraction de plus en plus large de la population à un certain nombre de droits fondamentaux constitutifs de notre modèle social. Qu’il s’agisse du droit à l’emploi et à un revenu décent, du droit au logement, du droit à une protection sociale de haut niveau, du droit à des services publics de qualité et de proximité, du droit à un cadre de vie préservé et respectueux de l’avenir de la planète ou du droit à l’inclusion bancaire ; Ces droits, garants de la cohésion sociale et territoriale de notre pays et de la qualité de vie de nos concitoyens, ne seront effectifs que si les conditions de leur financement sont garanties. Cela implique que le système financier soit au service d’un développement humain durable, favorise un développement équilibré des territoires en soutenant notamment les acteurs de l’économie sociale et solidaire et le financement des PME/TPE créatrices d’emplois, facilite l’action des collectivités locales et contribue à la nécessaire conversion écologique de l’économie.

Nous sommes bien conscients que la poursuite de ces objectifs suppose une profonde réorientation et un plus grand contrôle social de l’activité des banques. Mais quelles que soient les modalités de ce contrôle, nous sommes convaincus qu’il y a nécessité et urgence à ce que la puissance publique se dote d’un instrument lui permettant d’influer directement sur la sphère financière. Il s’agit d’y faire prévaloir l’intérêt général et les choix collectifs et de disposer des moyens de garantir le financement de l’accès de tous aux droits fondamentaux.

C’est le sens de la proposition de création d’un pôle financier public que portent, dans leur diversité, nos organisations et dont nous souhaiterions débattre avec vous.

Ce pôle financier public que nous appelons de nos voeux serait constitué par la mise en réseau d’institutions financières dans lesquelles l’État dispose d’une influence certaine, directement ou indirectement, même si les missions de ces établissements ont pu être dévoyées, l’objectif étant de faciliter la complémentarité de leurs interventions dans le cadre d’une cohérence globale. » (…)

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