Amnistie sociale: union sacrée PS-UDI-UMP-FN

Le PS veut renvoyer la proposition de loi d’amnistie sociale en commission. Lors de son passage devant celle-ci, le 24 avril, députés PS, UDI, UMP, FN et extrême droite, s’étaient entendus pour la rejeter. Avec les mêmes arguments. Résumé en vidéo.

Michel Soudais  • 16 mai 2013
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Amnistie sociale: union sacrée PS-UDI-UMP-FN

Illustration - Amnistie sociale: union sacrée PS-UDI-UMP-FN

L’Assemblée nationale examine, ce matin dès 9h30 , la proposition de loi portant amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives (texte ici). Le débat risque de tourner court.

Les députés socialistes, divisés sur la question depuis que le gouvernement a fait part de son opposition, ont décidé, mardi matin, en réunion de groupe de demander un renvoi en commission de ce texte pourtant adopté par le Sénat.

Afin de tenter de justifier ce renvoi, Thierry Mandon , l’un des porte-parole du groupe PS, a expliqué sur LCP que le texte sur l’amnistie sociale n’était « ni fait, ni à faire » . Outre que l’appréciation a dû aller droit au cœur des sénateurs socialistes qui ont beaucoup amendé le texte initial pour accepter de le voter, le 27 février, cette appréciation n’est guère plus flatteuse pour la Commission des lois de l’Assemblée qui a examiné le texte le 24 avril, quelques minutes après qu’Alain Vidalies, ministre des Relations avec le parlement , ait rendu public le veto du gouvernement.

Ce jour-là, ladite commission a expédié la proposition de loi du Front de gauche en 1h20 chrono. Seuls le socialiste Patrick Menucci, le député EELV Sergio Coronado et les rapporteur, le député du Nord (FdG) Marc Dolez y étaient favorables. Leurs collègues PS, UMP, UDI, FN et Extrême droite ont fait front commun contre cette amnistie. Avec des arguments assez similaires (voir la vidéo).

A la vu des arguments échangés, le 24 avril, dans cette commission, comment imaginer qu’un renvoi en commission soit autre chose qu’un enterrement de première classe?

Surtout quand le président de ladite commission, Jean-Jacques Urvoas, ne cache pas son «hostilité au principe de l’amnistie» (Ici).

Reste une question: combien de députés socialistes s’affranchiront ce matin de la position de leur groupe et refuseront de capituler devant le Medef?

«Un peu de courage, mesdames et messieurs les députés socialistes , leurs ont lancé Sandrine Bélier, Sergio Coronado, Elen Debost, Eva Joly, Noël Mamère, Jean-Vincent Placé et Lucile Schmid, tous élus EELV, dans une ultime tribune, réagissez et choisissez l’amnistie, votez pour une société de solidarité et de générosité, osez !»

Temps de lecture : 2 minutes
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