LGV Lyon-Turin : l’office antifraude européen ouvre une enquête

Les documents déposés par les députées européennes EELV Michèle Rivasi et Karima Delli ont convaincu l’Office européen de lutte antifraude d’ouvrir une enquête sur le grand projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin.

Thierry Brun  • 5 février 2015
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Illustration - LGV Lyon-Turin : l’office antifraude européen ouvre une enquête


C’est un ultime rebondissement dans le projet controversé de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. L’Office européen de lutte antifraude (Olaf) a décidé d’ouvrir une enquête suite à la saisine effectuée par les députées européennes EELV Michèle Rivasi et Karima Delli.

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« Cette enquête se basera sur les documents fournis par Daniel Ibanez, citoyen vigilant pourfendeur de ce grand projet inutile et imposé, auteur du livre « Trafics en tous genres » [^2] sur la LGV Lyon-Turin » , indique un communiqué de Michèle Rivasi, publié le 5 février.

« C’est une nouvelle étape pour les opposants à la LGV Lyon-Turin : c’est la reconnaissance du travail acharné qu’ils ont fourni pour monter un dossier preuves à l’appui contre la société Lyon Turin Ferroviaire. Le sérieux des preuves collectées a convaincu l’Olaf d’enquêter sur ce projet qui fait l’objet d’un co-financement européen. L’ouverture d’une enquête est la preuve même qu’il ne s’agit pas d’allégations, mais bien de faits avérés de fraudes, effectuées au détriment du budget de l’UE. Et si l’Union européenne décide de ne plus investir dans ce projet dans le cadre du Réseau transeuropéen de transports, il est fort probable que la LGV Lyon-Turin ne voie jamais le jour » , ont réagi Michèle Rivasi, Karima Delli et Daniel Ibanez.

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« Aujourd’hui plus que jamais, nous continuerons à lutter contre ce projet aussi coûteux qu’inutile et nous utiliserons tous les recours pour y parvenir. Il est irresponsable de dépenser plus de 26 milliards d’euros pour un tel projet alors qu’il suffirait d’exploiter la ligne ferroviaire existante et sous-exploitée pour parvenir aux mêmes fins. De tels projets se font contre les citoyens et dans l’intérêt de quelques-uns, nous ne pouvons l’accepter » , ont ajouté les trois opposants à la LGV Lyon-Turin.

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[^2]: Editions Timbuctu, 2014.

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