Discours

Alors que sort un rapport très préoccupant sur le climat, Jacques Chirac s’agite.

Patrick Piro  et  Claude-Marie Vadrot  • 1 février 2007 abonné·es

Le dérèglement climatique se précise très sérieusement, annonce le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), réuni à Paris cette semaine. Selon les premiers éléments de son 4e rapport quinquennal, il pourrait être plus rapide et aigu que prévu. Le signe le plus clair : la fonte impressionnante des glaciers, notamment du Groenland, provoquant une hausse accrue du niveau des mers. Autre inquiétude, la capacité des océans et des forêts à absorber le gaz carbonique émis par les activités humaines semble se réduire.

Opportunément, Jacques Chirac convoque à la hâte, les 2 et 3 février, une grand-messe internationale sur l’environnement. En partie au Centre de conférences internationales de l’avenue Kléber, probablement l’un des lieux les plus énergivores de la capitale. Une des multiples contradictions d’un président « environnementaliste » velléitaire depuis son discours de Johannesburg de 2002 : « La maison brûle et nous regardons ailleurs. » Et peut-être un des derniers moyens de faire de l’ombre à Nicolas Sarkozy ­ moins écolo que lui, tu meurs ­, qui n’a pas été invité à cette rencontre, dont le Président sera le premier orateur.

Six ateliers publics (climat, biodiversité, pollutions et santé, eau, modes de production et de consommation, gouvernance de l’environnement), 200 scientifiques et personnalités, une cinquantaine de ministres de l’environnement ­ mais aucun des États-Unis ni de Chine. On y comptera des orateurs vigoureux : Amis de la Terre, WWF, Greenpeace, France nature environnement, mais aussi la biologiste Jane Goodal et l’économiste anglais Nicholas Stern, qui vient de comparer le coût du dérèglement climatique à celui des deux guerres mondiales. Sans oublier les deux Nicolas, Hulot et Vannier. Tout cela, encore une fois, pour parler et ne rien dire ?

Écologie
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