Le PS de l’Hérault désavoué

Michel Soudais  • 18 mars 2007
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La Commission Nationale des Conflits du Parti Socialiste a annulé, samedi, tant sur le fond que sur la forme, l’exclusion de René Revol, décrétée le 27 janvier par la fédération de l’Hérault. Dans une actualité politique centrée sur la compétition que se livrent les trois favoris du tiercé présidentiel, compétition qui n’exclut pas la gonflette comme on a pu le voir encore ce dimanche avec le tour de force de Nicolas Sarkozy au Zénith de Paris [^2], cette décision a toutes les chances de passer inaperçue.

Mais puisque nous avions, en son temps, dénoncé la basse vengeance de la fédération de l’Hérault au lendemain de l’exclusion de George Frêche, une information complète commande de livrer l’épilogue de ce règlement de compte.

« Je me réjouis de cette décision qui me rétablit dans tous mes droits de militant socialiste, membre du Conseil National » , se félicite René Revol, dans un communiqué. Cette fois, les règles de droit ont été respectés puisque « la Commission Nationale a pris cette décision après [l] ’avoir confronté à [ses] accusateurs, confrontation que la commission départementale avait refusé » . Cela n’avait pas été le cas le 27 janvier, lorsque la Commission des conflits de l’Hérault, présidée par Michel Guibal, et soutenue dans cette initiative par le premier fédéral, Robert Navarro, avait décidé d’exclure du PS ce militant, vice-président de PRS, remarqué pour son engagement dans le Collectif unitaire antilibéral (CUAL) de l’Hérault, et qui avait été l’un des porte-parole nationaux des antilibéraux, à l’automne dernier.

«Le débat contradictoire ayant permis ainsi de mettre en évidence le caractère infondé des accusations portées contre moi , poursuit René Revol, souhaitons que cette décision soit l’occasion pour la Fédération de l’Hérault de prendre un nouveau départ afin qu’elle devienne la maison commune de tous les socialistes, dans l’acceptation de la diversité de leurs sensibilités.» Là, si je peux me permettre, faut quand même pas rêver.

« A un mois d’une échéance essentielle pour l’avenir de notre pays » , René Revol, qui tient « à remercier les très nombreux socialistes de l’Hérault et d’ailleurs (ainsi que de nombreuses personnes de toutes les sensibilités de gauche) qui [lui] ont apporté leur soutien dans cette épreuve » , indique qu’il fait « activement la campagne de Ségolène Royal, en tant que candidate désignée par [son] Parti, ainsi que celle d’André Vezinhet, candidat du PS dans [sa] circonscription » . Et « appelle toutes les militants de gauche, quelque soient leurs choix politiques, à se rassembler au second tour pour chasser une droite dont le pouvoir a été si catastrophique pour notre peuple depuis cinq ans ».

[^2]: Le ministre-candidat, qui a reçu le soutien du chanteur Faudel, aurait réussi à faire rentrer plus de 10 000 jeunes dans cette salle d’une capacité maximum de 6 293 places (donnée aisément vérifiable sur le site du lieu). Trop fort ce Sarko! Si c’était le cas, c’eut été au mépris des règles de sécurité que doivent pourtant faire respecter des services dépendant plus ou moins directement du ministère de l’Intérieur. Et cela on ne veut pas croire que ce soit possible. D’ailleurs, il y avait encore assez d’espace pour permettre aux jeunes sarkozystes de danser au son des platines du DJ Martin Solveig devant les caméras des JT, notamment de France 2. Ya quelque chose qui ne colle pas…

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